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"J'ai peur", confie Axelle, commerçante: les clients reviennent timidement dans les magasins depuis leur réouverture

 
 

Tous les commerces non-alimentaires ont traversé des semaines de fermeture totale. Maintenant, ils sont rouverts depuis exactement 1 mois. Comment se portent-ils ? Les clients sont-ils au rendez-vous ?

"Aujourd'hui j'ai peur, confie Axelle, gérante d'une boutique de prêt-à-porter à Andenne. J'ai peur de devoir faire des choix, de devoir me séparer de ma boutique pour femmes pour pouvoir garder ma boutique pour enfants. J'ai peur pour mes collègues qui ont également des magasins de détail qui souffrent terriblement".

Le constat est alarmant. Les clients reviennent mais timidement. "J'ai vraiment beaucoup de chance d'avoir ouvert l'enfant. Les enfants grandissent toute l'année, donc on fait des achats toute l'année, récurrents. Chez la femme, c'est la catastrophe dans le sens où on n'est vraiment pas une priorité. On fait jusqu'à 70% de chiffre d'affaires en moins actuellement".

"Neuf commerçants sur dix, donc autant dire toute la majorité, n'ont pas retrouvé leur chiffre d'affaires d'antan et de la même période de l'année précédente", indique Christophe Wambersie, sercrétaire général Bruxelles-Wallonie.

25% des stocks toujours pas payés

Autre incertitude aussi pour les indépendants, ce sont les stocks : vont-ils ou non s'écouler ? "Au moment du lock down, j'avais déjà acheté tout l'hiver prochain. Les fournisseurs, les fabricants, sont déjà là aujourd'hui pour qu'on achète l'été prochain, raconte Catherine Detry, gérante d'une boutique de prêt-à-porter à Waterloo. Tout ça aujourd'hui dans l'incertitude, c'est vraiment compliqué."

"25% des stocks ne sont toujours pas payés de la collection actuelle et deux tiers des indépendants hésitent à commander leur saison suivante",
indique Christophe Wambersie. 

Certains commerces ont repris à l'identique

Chez ce torréfacteur, le commerce a repris pratiquement à l'identique. "On arrive presqu'à la clientèle normale. On va dire 15, 20% qu'on n'a pas encore, mais vont revenir. Le service Horeca a recommencé. Les livreurs ont recommencé à livrer et c'est bien reparti", constate Frédéric Delahaut, gérant d'une société de torréfaction à Namur.

Ailleurs dans les chaînes de magasins sportives par exemple, les clients aussi sont de retour. Les rayons de vélo ou de sports nautiques ont été dévalisés. Résultat, les stocks ont du mal à suivre. "Les productions étaient à l'arrêt pendant quelques semaines, du coup on a eu un décalage avec l'arrivée de nos produits mais ce stock va tout doucement se résorber, notamment au niveau du cycle à partir de la fin du mois", raconte Maxime Delforge, responsable exploitation chez Decathlon, à Namur.

Il s'agit d'une première estimation. Les liquidités disponibles ne permettront pas de tenir longtemps. Certains commerçants comme Axel se laissent six mois pour tirer un bilan plus complet.


 

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