Un document fixait les objectifs que chaque Etat-membre de l'Union européenne devait atteindre en une décennie, soit entre 2010 et 2020. Au niveau de l'emploi, la mission de la Belgique était de fournir du travail à 73% des 20-64 ans. Nous sommes à 71%. C'est donc un peu moins mais c'est malgré tout le taux d'emploi le plus important jamais atteint.
Ce bilan mitigé est propice à une passe d'armes entre patrons et syndicats, interrogés par Vincent Chevalier. "En 10 ans, il n'y en a pas un qui s'est dit dans ce pays, il faudrait peut-être changer les recettes qu'on applique, on va peut-être changer de politique", estime Nicolas Deprets, porte-parole de la FGTB. "Et aussi, il faut le dire, nous, partenaires sociaux, on n'a pas été forcément dans la bonne direction, on n'a pas atteint des taux de croissance suffisants pour assurer une création et une redistribution d'emplois justes", ajoute-t-il. Pour le syndicat, le taux d'emploi à 70% est illusoire. "En équivalent temps plein, là, on n'est qu'à des taux de 60%".
Ce que voit surtout la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), c'est une création annuelle de plus de 50.000 emplois. Pour Alice Defauw, conseillère à la FEB, les réformes ont payé, comme celles qui ont trait aux fins de carrière. "D'autre part, il y a des réformes qui ont aidé les entreprises au niveau de la compétitivité. Le Tax Shift notamment, les réductions de cotisations…"
Mais derrière les chiffres, ces emplois sont-ils de bonne qualité ? "Globalement, dans la situation de l'emploi en général, on voit que 90% de l'emploi salarié concerne des contrats à durée indéterminée", estime la FEB. "Le nombre d'emplois journaliers, c’est-à-dire des gens qui ont des contrats jour après jour, qui n'ont aucune sécurité a explosé, on est à plus de 15.000. Le nombre de burnout ? 40.000", tempère la FGTB.
L'année dernière, au niveau du taux d'emploi, la Belgique faisait partie des 5 derniers du classement européen.
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