Le prix des terres agricoles a fortement augmenté, surtout récemment en province de Namur. Pour quelles raisons et avec quelles conséquences ?
"Ici, on se promène dans une terre de betteraves, il y a une partie qui est en location, le bout de la terre qui appartient à des propriétaires. Et cette partie, c'est notre propriété, elle est à nous."
Stéphane détient près d'une centaine d'hectares de cultures dans la province de Namur. Il est propriétaire de deux tiers et locataire pour un tiers. Des terres de plus en plus chères chaque année.
"Le prix des terres agricoles finira par mettre un terme à l'agriculture familiale. Les prix sont beaucoup trop élevés, ça crée des problèmes dans toutes les familles. De toute manière celui qui reprend ou qui est agriculteur ne peut plus acheter des terres à un prix pareil" explique Stéphane Van Eyck, agriculteur de la région namuroise.
Aujourd'hui le prix moyen de l'hectare de terres agricoles s'élève à 53.760 euros, soit une hausse de près de 10% en six mois. Mais il existe des différences entre les provinces. Dans la province de Namur, l'augmentation est plus marquante : + 45,9% en 5 ans !
"Economiquement, aujourd'hui, la voie locative est la seule voie rationnelle pour accéder à la terre. Sinon c'est trop cher et il est difficile pour des jeunes d'accéder à la terre et en particulier en l'achetant. C'est d'ailleurs l'une des grosses préoccupations pour une fédération comme la nôtre." précise José Renard, secrétaire général de la Fédération Wallonne de l'Agriculture.
La faiblesse des taux d'intérêt, la rareté des biens, mais aussi l'augmentation des prix des matières premières expliquent cette hausse constante. "Il y a aussi le contexte économique général avec des taux d'intérêt nuls, voire même négatifs. De ce fait, pour certaines personnes la terre ça peut être un bon placement", indique le secrétaire.
La taille moyenne d'une parcelle vendue n'évolue, quant à elle, pas. En moyenne, elle s'élève à un hectare.
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