Air Belgium a inauguré mercredi après-midi son premier véritable vol commercial à destination de Hong Kong depuis Charleroi. Un lancement qui devait avoir lieu fin avril mais qui avait été reporté. De nombreuses personnalités politiques, dont le ministre fédéral de l'Emploi Kris Peeters et son homologue wallon Pierre-Yves Jeholet, étaient présentes pour l'occasion. La nouvelle compagnie aérienne belge espère transporter 500.000 passagers en un an entre la Belgique et la Chine.
Le début des vols vers Hong Kong, qui constitue la toute première destination long-courrier dans l'histoire de l'aéroport de Charleroi, aurait dû avoir lieu fin avril. Le lancement avait cependant été reporté car Air Belgium a pris du retard pour obtenir une autorisation de survol de la Russie, un élément indispensable pour pouvoir effectuer ses vols. Entre-temps, la compagnie a déjà transporté 12.000 personnes pour le compte de tiers.
Le problème a depuis lors été réglé. "Ce jour constitue une nouvelle étape pour nous et ouvre de nouveaux horizons à nos passagers", s'est réjoui Laurent Levêque, président de l'aéroport de Charleroi, qui a tenu à remercier la Wallonie pour avoir été "visionnaire" et toujours avoir veillé au développement de cet outil. Celui-ci devrait d'ailleurs se poursuivre avec le prolongement de la piste à 3.200 mètres d'ici 2021 afin de pouvoir accueillir idéalement les avions long-courrier.
Le ministre wallon des Aéroports Jean-Luc Crucke espère que le permis pour les travaux, qui se feront probablement de nuit, sera délivré en septembre prochain, a-t-il confié mercredi. Le ministre wallon de l'Emploi Pierre-Yves Jeholet a, pour sa part, pointé les outils "incroyables" que sont les infrastructures aéroportuaires au sud du pays. "Que la Flandre nous jalouse même parfois! "
A ses yeux, "le défi d'Air Belgium est à présent de transformer en réussite les vols intercontinentaux depuis Charleroi". "C'est un jour historique, non seulement pour la Wallonie mais aussi pour la Flandre et toute la Belgique", a renchéri son homologue au fédéral Kris Peeters. "Notre pays joue déjà un rôle pivot au sein de l'Europe et nous entamons aujourd'hui un nouveau chapitre pour rendre le drapeau belge encore plus visible dans l'espace aérien mondial", s'est-il félicité.
Les exportations et importations vers Hong Kong sont en baisse depuis quelques années, "preuve qu'il y avait besoin de liaisons directes avec la Belgique", a encore relevé le ministre. Depuis le 25 mars dernier, Cathay Pacific relie d'ailleurs la cité administrative chinoise à Brussels Airport. Ces dernières années, l'augmentation du nombre de voyageurs chinois en Belgique a été "impressionnante", selon Kris Peeters. Ils sont passés de 80.000 en 2010 à 210.000 en 2015.
Dans un premier temps, Hong Kong sera connecté deux fois par semaine à l'aéroport wallon. La fréquence passera ensuite à trois vols hebdomadaires durant l'été puis quatre au début de la saison aéronautique d'hiver, en octobre. Grâce au lancement dans les prochains mois de nouvelles destinations en Chine -il est notamment question de Wuhan-, Air Belgium ambitionne de transporter quelque 500.000 passagers dans les douze prochains mois. La compagnie compte deux avions A340 dans sa flotte.
Un troisième appareil devrait en outre venir s'y ajouter dans le courant de ce mois de juin. Pour cela, l'entreprise compte notamment sur des accords avec des tour-opérateurs pour remplir les avions. Elle dispose ainsi, depuis plusieurs mois déjà, d'un contrat avec U-Tour. Cette entreprise chinoise organisait jusqu'à l'an dernier des vols entre plusieurs villes de Chine et l'aéroport de Liège.
L'accord entre U-Tour et Air Belgium n'est pas exclusif, a d'ailleurs souligné Eric Bauche, le président du conseil d'administration de la compagnie. "Même s'il serait logique que les passagers viennent à Charleroi et pas à Liège, qui est davantage un aéroport de fret", confie-t-il. "Nous sommes en tous les cas déterminés à aller de l'avant, enfin d'ouest en est", a ponctué le président d'Air Belgium.
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