Les mesures prises récemment par le gouvernement fédéral en matière d'énergie ont pour effet que l'inflation devrait s'établir à 5,5% cette année, soit un chiffre légèrement inférieur à celui annoncé au début du mois (5,8%). Le Bureau fédéral du Plan s'attend dès lors à ce que le dépassement de l'indice pivot intervienne en octobre 2022 plutôt qu'en avril, a-t-il annoncé jeudi dans son rapport sur les prévisions économiques pour 2022.
Le gouvernement fédéral a adopté trois mesures pour soulager le portefeuille des ménages: la réduction temporaire de la TVA à 6% sur l'électricité, l'extension des tarifs sociaux et une prime de chauffage de 100 euros. Par conséquent, les allocations sociales et les salaires dans la fonction publique seront une nouvelle fois adaptés au coût de la vie, en d'autres termes augmentés de 2%, respectivement en novembre 2022 et en décembre 2022. L'indice pivot ultérieur (118,36) ne serait pas dépassé en 2023, explique encore le bureau du plan.
> Le communiqué du bureau du plan
"Bien que les présentes prévisions supposent que la spirale prix-salaires reste sous contrôle, une hausse plus forte des salaires et de l'inflation ne peut pas être exclue dans le contexte actuel. Dans ce cas, la position concurrentielle extérieure de l'économie belge pourrait être affectée à moyen terme", anticipe cependant le Bureau.
Plus de consommation prévue
Par ailleurs, en 2022, l'économie belge va croître au rythme de 3%, grâce notamment à la consommation des ménages, selon les projections. "En 2020, les ménages ont indirectement été contraints d'épargner, non pas en raison d'une baisse de leur pouvoir d'achat mais bien parce que de nombreux commerces ont été fermés. En 2021 et 2022, on assiste à un mouvement de rattrapage", déclare Ludovic Dobbelaere, économiste au Bureau fédéral du Plan. La consommation des particuliers a chuté de 8,2 % en 2020, avant de rebondir de 6,3 % en 2021 ; elle devrait poursuivre sa remontée cette année, avec une croissance en volume de 5,9 %.
Hausse des investissements publics
Les investissements, portés par les perspectives de demande favorables, les plans de relance, l'amélioration de la rentabilité et la faiblesse des taux d'intérêt, progresseront eux de 1,7% cette année. Et les investissements publics augmenteront de 5,8% cette année, notamment grâce aux plans de relance.
Pas d'effet corona prévu
Mais quels seront les effets de la crise du coronavirus sur l'emploi ? "Si l'on considère la situation dans son ensemble, la période de crise sanitaire n'aura qu'un impact limité sur le marché du travail", tranche Ludovic Dobbelaere.
Moins d'engagements qu'en 2021
L'emploi intérieur progresserait de 141.000 personnes sur l'ensemble des années 2021-2022. Le Bureau fédéral du Plan prévoit, néanmoins, que l'augmentation de l'emploi retombera à 57.000 personnes en 2022, après avoir atteint 84.000 en 2021."Cela s'explique par une croissance économique plus vigoureuse en 2021 que les prévisions actuelles pour 2022. Ce qui joue également un rôle, c'est la suppression progressive des mesures de soutien prises par les pouvoirs publics dans le cadre de la crise sanitaire. Cette suppression devrait freiner temporairement la croissance de l'emploi. Celle-ci ne s'accélérerait à nouveau qu'à l'automne prochain", peut-on lire dans le rapport. Cette année, le taux de chômage devrait diminuer à 8%, atteignant ainsi un niveau sensiblement inférieur à celui d'avant-crise (8,9% en 2019).
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