Placer Mobistar sous le "drapeau" Orange était nécessaire dans un contexte de marché global, ont indiqué mardi Stéphane Richard, CEO et président du groupe français Orange (maison-mère de l'ex-Mobistar) et Jean-Marc Harion, CEO d'Orange Belgique, lors d'un rendez-vous avec la presse. La stratégie du groupe à l'horizon 2020 y a été présentée.
"Il est très important que les clients trouvent une sorte de boussole dans le monde numérique, une marque qui a une existence mondiale", indique Stéphane Richard, alors que Mobistar est devenu officiellement Orange Belgique lundi. Le groupe effectue trois opérations de "rebranding" en 2016: sur les marchés égyptien, belge et marocain.
"La communication aura nettement plus d'impact sous 'Orange'", affirme M. Richard. "C'est très fort d'avoir une identité unique."
La première priorité du groupe selon son plan 2020 est la connectivité, avec un investissement de 15 milliards d'euros notamment dans le déploiement de la fibre optique.
Bientôt une banque...
Orange annonce également vouloir développer de nouveaux métiers, à côté de celui d'opérateur télécom. Après avoir racheté la banque française Groupama, la société veut proposer une nouvelle banque mobile sur le marché français en 2017, puis en Belgique et en Espagne, sans qu'une date précise n'ait été précisée. Autre piste de diversification: l'internet des objets.
Le groupe télécom a par ailleurs inauguré une nouvelle boutique baptisée "smartstore" à son siège d'Evere. A terme, 1.000 magasins comme celui-là doivent être développés à l'échelle du groupe.
Parmi ses priorités se trouvent également les activités à destination des entreprises, à qui Orange prévoit de proposer des solutions en terme de cybersécurité.
Enfin, Stéphane Richard a mis l'accent sur l'ambition d'employeur du groupe, qui occupe 150.000 personnes en tout pour 250.000 clients.
Une collaboration pour la fibre
La fibre optique est actuellement le seul moyen d'amener un internet très haut débit, à plus de 1 Gbit/sec (contre 0,1 Gbit/sec environ actuellement), dans les foyers ou les entreprises. Or l'infrastructure , Belgique, contrairement à la France, est inégale et morcelée entre différents acteurs.
"Le coût d'un fibrage complet du réseau belge est évalué à 10 milliards d'euros, un investissement hors de portée pour un opérateur isolé", a expliqué M. Harion.
Pour lui, une politique commune, tant au sein des opérateurs que des différents niveaux de pouvoirs publics, est nécessaire afin de développer le réseau de fibre optique.
"Pour l'instant, chacun creuse un trou dans son coin en Belgique. En France, les opérateurs se sont mis autour de la table avec les pouvoirs publics et y sont arrivés", a-t-il expliqué. "Après, nous sommes disposés à jouer notre rôle d'opérateur et à financer les investissements", a-t-il ajouté.
Jusqu'à présent, "très peu" de contacts ont lieu avec les différents acteurs, des opérateurs comme Proximus, Telenet ou Voo qui "ne veulent pas partager leur réseau".
"C'est un enjeu capital pour Orange, mais aussi pour le pays", a encore souligné Jean-Marc Harion. Après l'ouverture récente du câble, Mobistar est déjà parvenu à proposer une offre internet et télévision fixe à ses clients. L'offre sera disponible aux non clients Orange dès le 1er juin, a par ailleurs annoncé Orange Belgique.
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