Ce vendredi matin dans sa chronique BEL RTL Eco Bruno Wattenbergh a parlé de femmes et d’entrepreneuriat. Il a expliqué pourquoi nous n’exploitons pas assez le potentiel entrepreneurial des femmes et en quoi cela nous pénalise socio économiquement !
Notre société n’exploiterait pas assez le potentiel entrepreneurial des femmes ?
Effectivement et ce n’est pas moi qui le proclame, mais une étude récente du "Global Entrepreneurship and Development Institute" à Washington. Un institut qui a créé et lancé un index entrepreneurial féminin dans 77 pays différent, qui analyse les conditions qui stimulent les initiatives entrepreneuriales portées par des femmes à haut potentiel.
Que vise-t-on précisément par ce type d’initiatives ?
Et bien l’étude traque les femmes qui possèdent et qui gèrent des entreprises innovantes, ou en croissance, bref, toutes ces entreprises qui gagnent sur les marchés et dont les économies raffolent. Pourquoi analyser précisément ces femmes ? Et bien parce que si la plupart des pays mesurent déjà le taux de création d’entreprises "en général" par les femmes, il est beaucoup plus difficile de comprendre et de mesurer le manque à gagner que notre société rencontre en n’aidant pas les femmes à développer des entreprises à vocation innovante ou de croissance !
Les femmes ne seraient donc pas des entrepreneures comme les autres ?
Il y a une vraie polémique sur ce sujet. Pour beaucoup de chercheurs, la femme rencontre des obstacles spécifiques qui devraient être combattus par les autorités au nom de l’égalité des chances, mais aussi au nom du manque à gagner pour la société d’avoir moins de femmes entrepreneures, à fortiori innovantes. Enfin, ce qui est aussi important c’est le regard porté par la société sur cet entrepreneuriat féminin, encore moins naturellement favorable que pour l’entrepreneuriat masculin.
Que mesure cet index précisément ?
La qualité de l’écosystème entrepreneurial, de l’environnement légal aux mesures de soutien, mais aussi les aspirations individuelles … les 77 pays étudiés recevant une note de 0 à 100. En gros, l’étude conclut que les femmes accèdent plus facilement qu’avant aux technologies issues de la recherche et du développement, qu’elles sont mieux et plus présentes dans les instituts de recherche où se trouvent les sources de l’innovation technologique, qu’elles bénéficient plus facilement d’informations financières, ... etc. Bref l’environnement leur est de plus en plus favorable.
Quel est le score de la Belgique ?
Et bien nous scorons plutôt bien. Avec 63 points sur 100, nous sommes 13ème sur 77 pays étudiés, après des pays comme les États-Unis ou l’Australie, en tête du classement, ou sans surprise, les pays nordiques et scandinaves, l’Irlande ou la Suisse. Mais nous sommes en perte de vitesse par rapport aux études précédentes, car nous n’accordons pas spécifiquement d’attention, ni de budget à l’entrepreneuriat féminin à haut potentiel.
Quelles conclusions tirer de cette étude fort spécifique ?
Que le potentiel entrepreneurial des femmes est mieux exploité dans les pays anglo-saxons, nordiques et scandinaves ? Que nous perdons un important potentiel socioéconomique en ne favorisant pas l’entrepreneuriat féminin ? Que l’entrepreneuriat innovant et de croissance porté par les femmes reste négativement discriminé. Bref, qu’il faut que les régions et l’état fédéral lancent des initiatives visant spécifiquement le public féminin.
Le potentiel entrepreneurial des femmes n'est pas assez exploité et ça pénalise tout le monde
Bruno Wattenbergh, chroniqueur économique sur Bel RTL, publié le 02 octobre 2015 à 09h02
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