Dans le contexte économique incertain que nous vivons actuellement, le secteur immobilier ne se porte pas trop mal selon les chiffres publiés récemment. En effet, les demandes de crédits hypothécaires ont connu une augmentation de près de 9 %, au cours du 3ème trimestre par rapport à l’année passée. Ces chiffres sont hors financement et donc plutôt impressionnant dans une période à priori assez anxiogène et peu propice aux achats qui sont des paris sur l’avenir.
Comment expliquer cette bonne tenue de l’immobilier ?
Attention, nous parlons ici du 3ème trimestre. L’année 2020 avait très mal débuté pour l’immobilier avec les modifications fiscales liées au bonus logement. Ensuite, le Covid n’a rien arrangé, le marché immobilier plongeant en avril et en mai jusqu’à –30 %. Puis il s’est relevé progressivement en juin, juillet et août. Aujourd’hui, on peut même parler de marché "sous tension".
Pourquoi parler d’un marché sous tension ?
Il y a eu une sorte de fièvre acheteuse. On a constaté que le délai moyen pendant lequel un bien est resté sur le marché a presque été divisé par deux par rapport à l’année passée. Parallèlement, il y a aussi eu une tension sur les prix. Le retard pris par la mise sur le marché de biens neufs explique sans doute aussi ce déséquilibre entre offre et demande.
Qu’est-ce que cela donne en termes de prêts hypothécaires ?
Il y aurait eu 58.000 nouveaux prêts hypothécaires conclus pour environ 8,3 milliards d'euros entre début juillet et fin septembre. Et c’est étonnant car à priori ce n’est pas ce à quoi on pouvait s’attendre parce qu’en période de crise, on a plutôt tendance à épargner, pas à acheter une maison ou un appartement. Mais aussi parce que la Banque nationale (BNB) a imposé des limites aux banques en matière de prêts destinés à l'investissement locatif. Plus question de distribuer les prêts hypothécaires à la volée et de compter sur les loyers pour les rembourser.
Qu’est-ce qui explique alors cette bonne tenue du marché immobilier ?
L’inégalité par rapport à la crise. De nombreux belges n’ont pas été impacté par le Covid. Employés dans de belles entreprises qui ont continué à fonctionner, fonctionnaires, retraités disposant d’un patrimoine mobilier, compte épargne, ou immobilier
Ils ont de l’argent mais celui-ci perd de la valeur sur leur carnet d’épargne. Ils veulent une certaine sécurité et souvent ne comprennent rien aux marchés boursiers. L’immobilier leur tend donc les bras. D’autant plus qu’ils ont suffisamment de moyens pour mettre les fonds propres suffisants que pour rassurer les banques... et la BNB.
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