Si les mesures se prolongent, la crise sanitaire sera aussi une crise économique. Un chiffre est épinglé par nos confrères de l'Echo: un quart des entreprises belges risquent de graves problèmes si leurs revenus s'arrêtent pendant deux mois. Les petits commerces et l'Horeca sont les plus menacés.
Clémentine Dubuisson et Nathalie Sonveaux sont les gérantes d'un café littéraire qui a vu le jour il y a un an à peine. Alors que le café connaissait un essor important, il est aujourd'hui stoppé en plein élan en raison des mesures de confinement mises en place pour faire face à la pandémie de coronavirus. "On avait une dynamique de lancement qui était présente, on avait toujours nos clients habituels, avec de plus en plus d'habitués, de nouvelles personnes qui nous découvraient. On avait des ateliers complets, on sentait le plein démarrage du Millefeuille", explique Nathalie.
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Certains secteurs auront plus de difficultés...
Ce café fait partie des secteurs les plus menacés par une faillite. Selon une étude de Graydon, un fournisseur de données sur les entreprises, une société belge sur quatre se retrouverait en situation de détresse si elle ne fait aucun chiffre d'affaire dans les deux mois. Tous les secteurs ne sont pas égaux face à la crise: les profils les plus menacés d'une faillite sont l'Horeca, les agences de voyages, les garagistes ou encore les transporteurs. "Ces secteurs qui ont beaucoup plus de difficultés que d'autres, ce sont des secteurs où traditionnellement, il y a moins de marges, où on a moins besoin de trésorerie, et où on a donc tendance à pouvoir travailler en flux continu sans pouvoir mettre des réserves en cas de crise. C'est un peu ce qu'on recommande à un ménage, c'est d'avoir au moins 6 mois d'épargne pour pouvoir se retourner en cas d'accident. Et bien, il y a des secteurs dans lesquels ce n'est tout simplement pas possible", explique l'expert en économie Bruno Wattenbergh.
... que d'autres
A l'inverse, certaines sociétés sont considérées comme moins "à risque": les secteurs liés à l'énergie, les hôpitaux, les consultants ou encore les services financiers. "Si moi je donne des services, si je vous donne des conseils, automatiquement, je n'ai pas besoin de stocker des marchandises, de les pré-financer, et donc automatiquement, je vais pouvoir plus facilement diminuer tous mes frais fixes qui restent, et à pouvoir faire le gros dos pendant la crise", ajoute l'expert en économie.
Clémentine reste optimiste
Malgré ce défi économique de taille, Clémentine tente de rester optimiste: "Ce qu'on imagine pour l'instant, c'est de pouvoir ouvrir avec nos clients qu'on adore, et pouvoir refaire ce qu'on aime, dans l'endroit qu'on a créé à notre image".
L'étude de Graydon ne tient pas compte des aides fédérales et régionales qui retarderont probablement le contrecoup économique.
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