Ce matin, notre spécialiste de l'économie et des entreprises, Bruno Wattenbergh, évoquait dans sa rubrique du Bel RTL Eco les perspectives économiques de notre pays.
Notre Bureau du Plan a communiqué hier ses perspectives économiques pour 2016 – 2021 … comment résumer celles-ci ?
Au niveau de la croissance- cette croissance dont nous avons besoin pour notamment assumer le vieillissement de la population. A cause des attentats et de leurs conséquences, la croissance 2016, initialement espérée à 1,4%, ne devrait être que de 1,2% cette année. Mais pour les 5 prochaines années, la croissance devrait se monter à 1,5% en moyenne annuelle.
Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer cette légère embellie de la croissance belge ?
Et bien d’abord grâce à l’augmentation du revenu disponible réel des ménages, mais aussi à la baisse du coût du travail qui engendre une meilleure compétitivité ce qui devrait doper nos exportations. Mais rien d’exceptionnel, car en pratique, ces chiffres s’alignent sur la moyenne de la croissance de la Zone Euro.
Qui dit croissance, dit aussi création d’emploi ?
Effectivement et heureusement. Dans les prochaines années notre pays devrait créer 38.000 emplois en moyenne par an, soit nettement plus que durant les six années précédentes. Mais cela reste faible à cause des gains de productivité qui devraient stagner. Il faut donc espérer que les entreprises vont réinvestir leurs marges en croissance pour doper cette compétitivité.
Est-ce que ces données peuvent permettre aux Belges d’espérer ne plus devoir se serrer la ceinture dans les prochaines années?
Non. Vous le savez la Belgique doit dans le cadre du pacte de stabilité réduire son déficit et en tous cas rester en-dessous des 3% de déficit. Un objectif encore plus important pour nous parce que nous avons une dette largement plus importante que la moyenne européenne et qui continue à croître. Alors que nous étions redescendu en 2015 à une dette de 2,5% du Produit Intérieur Brut, cette année-ci nous devrions, avec 2,8% surfer sur les limites imposées par l’Europe. Si les taux d’intérêt étaient quelque peu remontés, nous aurions sans doute dépassé cette limite. Et pour répondre à votre question, le déficit structurel de 1,8% prévu pour 2018, a pour conséquence implique que la Belgique va devoir trouver 7,8 milliards d'€ ces deux prochaines années, via des nouvelles recettes et nouvelles économies.
Pourquoi est-ce que notre déficit augmente à nouveau ?
Pour plusieurs raisons. D’abord la dette est exprimée en % du PIB et comme la croissance est molle, le déficit reste proportionnellement important. Ensuite, notre pays doit faire face à des dépenses supplémentaires liées aux enjeux migratoires et sécuritaires. Enfin, il y a eu des allègements fiscaux et sociaux qui pénalisent les recettes et des transferts croissants à la sécurité sociale qui alourdissement les dépenses. Comme certains de ces facteurs vont s’estomper progressivement, le déficit devrait jouer au "yoyo" mais suivre une tendance baissière pour atteindre à l’horizon 2021, 2 % du PIB. Quant à notre dette, actuellement aux alentours de 107,1% du PIB devrait redescendre à 104,8% en 2021.
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