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Est-ce qu’il existe une réelle seconde chance pour les entrepreneurs en difficulté ?

Est-ce qu’il existe une réelle seconde chance pour les entrepreneurs en difficulté ?
 
 

Dans sa chronique économique sur Bel RTL ce vendredi matin, Bruno Wattenbergh est revenu sur le droit à la seconde chance pour les entrepreneurs.

Tout le monde ne réussit pas en tant qu’entrepreneur, est-ce qu’il existe une réelle seconde chance pour les entrepreneurs ?

Non, en tous cas pas toujours, en tous cas pas assez ! Notre société stigmatise toujours l’échec. C’est vrai à l’école, c’est vrai dans l’entreprise, c’est aussi vrai pour l’entrepreneur. Nous n’apprenons pas à accepter, tolérer nos échecs et ceux des autres. Résultat: nous ne prenons pas assez de risques, nous n’osons pas, nous n’entreprenons pas assez.


La Commission européenne organisait hier une grande conférence sur le sujet… en quoi est-ce un enjeu de société ?

Ce n’est un secret pour personne, nous avons besoin de plus d’entrepreneurs, que ce soit pour innover, répondre aux défis sociétaux de demain, ou pour créer les entreprises et les emplois de demain. Pour ce faire, il faut que les Européens passent à l’acte, qu’ils osent. Si l’échec est stigmatisé par la société, il est logique que moins de jeunes osent sauter le pas et créer leur entreprise.


Les Anglo-Saxons pensent radicalement différemment ?

Oui. Pour eux, que ce soit pour un enfant ou un entrepreneur, l’échec fait partie intégrante de l’apprentissage. Les entrepreneurs qui ont connu un échec réussissent généralement mieux lors de leur seconde création. La Commission européennes citait le chiffre hier de 18% des entrepreneurs en exercice auraient raté leur première tentative entrepreneuriale.


Comment est-ce que nos sociétés européennes stigmatisent l’échec entrepreneurial ?

De plusieurs manières. D’abord, au niveau légal. Il existe dans plusieurs Etats membres des morceaux de législation qui freinent la création d’une entreprise par un failli. Ensuite, au niveau social, tomber en faillite provoque trop souvent une perte de la couverture sociale. Enfin, les banques, et même certains outils publics de financement, sont extrêmement réticents à accorder des prêts à des entrepreneurs, même si ceux-ci sont tombés en faillite il y a plusieurs années. Bref, la seconde chance est un enjeu social et économique important et la Commission européenne hier, en passant en revue les meilleures pratiques, a recommandé de prendre des mesures pour lever cette stigmatisation et apprendre à l’école à prendre des risques et à accepter et apprendre de l’échec.


Cela nous amène à parler des entrepreneurs en difficulté. Que fait-on pour eux en Belgique, pour éviter la faillite ?

Que ce soit en Wallonie ou à Bruxelles, il existe des centres pour entrepreneurs en difficulté. En 2014, près de 600 entrepreneurs se sont adressés à ces centres en Wallonie, 810 à Bruxelles. Ces centres accueillent les entrepreneurs en difficulté et les accompagnent pour, soit négocier des plans d’apurement, aider l’entrepreneur à prendre ses décisions de restructuration, ou bien pour l’aider à déposer le bilan dans les meilleures conditions. Et l’objectif des deux régions est de tenter de prévenir ces difficultés aussi tôt que possible.


 

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