Vous ne pouvez l'ignorez: l'entreprise Thomas Cook et toutes ses filiales est en train de faire faillite. Des milliers de touristes qui devaient partir voient leurs vacances annulées au dernier moment, d'autres milliers qui étaient déjà partis sont bloqués sur place.
En Belgique, la situation est particulière, car Neckermann a été intégrée à Thomas Cook il y a quelques années. Pour nous aider à y voir plus clair, l'administrateur de l'association des tour-opérateurs a répondu à nos questions.
Quelle activité est complètement arrêtée en Belgique, avec 75 emplois perdus à la clé ? "C'est l'activité de tour-operating, la plus importante, qui impacte les clients pour le moment au niveau des départs et des retours. Les agences Thomas Cook et Neckermann sont ouvertes, mais elles ne peuvent rien vendre, et c'est donc un peu compliqué. Bonne nouvelle, cependant: les derniers salaires ont été payés", a expliqué Jean-Luc Hans, administrateur de l'ABTO.
Et l'avenir ? "Depuis hier, Thomas Cook est en insolvabilité financière. C'est donc le Fonds de garantie Voyages, qui est l'assureur en cas d'insolvabilité, qui prend la main. Ce Fonds va régler les départs et les retours. Sur leur site ils annoncent des vols retour de la Tunisie et de la Turquie. Mais il faut bien comprendre que pour le Fonds de garantie, c'est une faillite énorme. Et ils sont 5 à 6 personnes à gérer des milliers de cas. Ils font au plus rapide, et au plus important, c'est-à-dire le rapatriement des clients. Ensuite, il y aura des remboursements pour ceux qui n'ont pas su partir. Mais c'est compliqué car suite aux faillites, il y a des curateurs qui vont reprendre la main pour certains contrats".
Thomas Cook est-il le symbole d'un secteur qui s'effondre ? "Non, c'est un peu particulier, ici. Car Thomas Cook est fortement endetté depuis une quinzaine d'années. La société cotée en bourse a appelé au secours son actionnaire principal chinois, qui finalement n'a rien fait. Il y a aussi des incertitudes au niveau du Brexit, et un manque d'adaptation face aux évolutions des comportements, des tendances, des technologies. Et puis, c'était un mastodonte, avec de l'aérien, des hôtels, des agences, de l'intégration verticale… C'est complexe à gérer"
Cependant, quand "le château de cartes s'est effondré, c'était très surprenant, pour tous les professionnels, que le deuxième plus gros tour opérateur d'Europe tombe de cette manière", conclut-il.
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