Le tour-opérateur Neckermann risque la faillite, suite à la crise sanitaire. Si la société rencontre des problèmes de solvabilité, des voyageurs risquent, eux, de ne pas se faire rembourser leurs billets. Test Achats invite ces voyageurs à convertir leurs bons à valoir en réservations.
Si aucun fonds n’est trouvé pour poursuivre les activités du tour-opérateur Neckermann d’ici le 22 février, cette société pourrait être déclarée en faillite. Qu'adviendrait-il alors des voyageurs qui ont déjà réservé leurs vacances chez ce tour-opérateur ? Selon Test-Achats, il n'est pas trop tard pour récupérer son dû.
Les personnes qui ont réservé leur voyage ou détenant un "voucher corona" (émis entre le 20 mars et le 19 juin 2020) seront couvertes en cas de faillite et dès lors remboursées par l’assureur du tour-opérateur, la société Amlin. Par contre, les personnes disposant d’un bon à valoir émis en dehors de ces dates ne seront pas couvertes, et risquent dès lors de perdre leur argent.
Afin d’éviter ce scénario, Test Achats appelle tous les voyageurs concernés à convertir leur bon à valoir en réservation avant le 22 février. "Il faut réserver un voyage, c'est-à-dire transformer votre bon à valoir en réservation", explique Julie Frère, porte-parole de Test Achats. "Une fois la réservation confirmée, vous serez protégés en cas d'insolvabilité du tour-opérateur."
Avec ce qu’on appelle un voyage à forfait (c’est-à-dire une combinaison, par exemple, d'un vol et d'un hôtel), les voyageurs n’ont en principe pas à s’inquiéter pour leurs finances. En effet, Neckermann dispose d'une assurance contre l'insolvabilité financière. Ainsi, en cas de faillite de Neckermann, les voyageurs pourront se tourner vers l’assureur MS Amlin Insurance SE pour demander le remboursement de la somme versée (l'avance ou la totalité du voyage).
Les caisses sont vides chez Neckermann
Le voyagiste Neckermann devra dresser un état des lieux de sa situation financière le 22 février. "De l'argent doit arriver d'ici là, sinon la faillite sera une réelle possibilité", s'inquiète la syndicaliste Els De Coster (ACLVB). "Différents scénarios seront envisagés", indique de son côté le CEO de Neckermann, Laurent Allardin.
A la fin de l'année dernière, le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon a approuvé un rééchelonnement de la dette de Neckermann. Dans ce cadre, le voyagiste devait bénéficier d'une augmentation de capital de 3,5 millions d'euros de la part de son actionnaire espagnol Wamos Group. Laurent Allardin souligne qu'il n'était pas prévu que l'argent soit transmis en une tranche mais admet qu'un montant d'un million d'euros attendu début février n'est pas encore disponible.
En Espagne, l'actionnaire attendrait une aide de l'Etat espagnol. Un état des lieux de la situation sera dressé le 22 février. "Nous sommes à la recherche de solutions", ajoute le CEO, comme des capitaux en provenance d'Espagne ou d'un nouvel investisseur. Il n'est pour le moment pas question d'un soutien gouvernemental en Belgique, poursuit Laurent Allardin. "La direction a désigné le 22 février comme date butoir", explique la syndicaliste Els De Coster. "L'argent doit arriver d'ici là, car la situation actuelle ne peut pas durer éternellement."
Les magasins Neckermann sont toujours fermés et l'entreprise ne génère donc aucun chiffre d'affaires. Et même si le personnel est au chômage temporaire, certains coûts demeurent comme les loyers et le plan de remboursement convenu dans le rééchelonnement de la dette, ajoute la représentante syndicale. Celle-ci craint la faillite sans capitaux provenant d'Espagne ou d'un nouvel investisseur.
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