Arnaud Feist, le directeur de l'aéroport de Bruxelles, était l'invité de Fabrice Grosfilley ce mercredi matin, au lendemain de l'annonce fracassante de la direction de Brussels Airlines (1.000 licenciements, soit un quart de son personnel).
"Il est évident que Brussels Airlines est une compagnie très importante pour l'aéroport de Bruxelles, avec ses 4000 emplois elle est forcément très active. L'autre élément important, c'est la connectivité que fournit Brussels Airlines, qui est ce qu'on appelle le Home Carrier. Grâce à son réseau en Europe et en Afrique, on peut attirer des compagnies aériennes étrangères dont les vols se connectent à l'aéroport. Donc la connectivité de l'aéroport et de la Belgique est en grande partie assurée grâce à Brussels Airlines".
La compagnie aérienne belge représente actuellement 40% des vols de l'aéroport de Bruxelles. Faut-il craindre un effet ricochet au niveau de l'aéroport et de tous les sous-traitants ?
"Oui, un aéroport, c'est un écosystème. Il y a plus de 300 sociétés qui sont actives chez nous. Donc si Brussels Airlines réduit ses activités de 25%, il y aura des effets chez leurs fournisseurs, leurs partenaires, dans le catering, la manutention, etc. C'est difficile à estimer pour l'instant, parce qu'on ne sait pas encore quelles destinations vont être arrêtées, et comment. Mais en général, on dit que pour chaque emploi direct (chez Brussels Airlines), il y a deux emplois indirects (au sein de partenaires, de l'aéroport, etc). Donc oui, il y a plusieurs milliers d'emplois potentiellement impactés, sur les 25.000 emplois directs sur le site que génère l'aéroport, et les 40.000 indirects dans d'autres régions du pays".
Le nombre de passagers au Brussels Airport a fondu, sans surprise, le mois dernier, chutant à 17.042 personnes, contre 2,3 millions de passagers recensés en avril 2019. Il s'agit d'une baisse de 99,3% alors que le trafic cargo a bondi de 52,1%, à 17.414 tonnes. D'importantes restrictions de vols ont été imposées à l'échelle internationale afin d'endiguer la propagation du nouveau coronavirus. Le peu de passagers ayant transité par Zaventem était des personnes rapatriées.
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