Le front commun syndical de la banque ING, réuni lundi matin à Bruxelles dans la foulée du conseil d'entreprise extraordinaire annonçant les milliers de pertes d'emploi, appelle le personnel de la banque à interrompre le travail dès lundi. Une grève est attendue pour vendredi.
Les syndicats ne digèrent pas la nouvelle de licenciements massifs chez ING. Ils vont privilégier un "mouvement émotionnel" lundi. "Chaque membre du personnel, en agence ou dans un des sièges de Gand, Namur ou Bruxelles, va être invité à rentrer chez lui", a indiqué Nicolas Dinsart, porte-parole du SETCa zone Sud. "Nous appelons à faire grève vendredi et nous ne participerons en outre pas aux différents conseils d'entreprise prévus cette semaine", a-t-il ajouté.
Les syndicats sont passés dans les différents étages du siège opérationnel d'ING à Bruxelles pour informer les travailleurs et les inviter à quitter leur poste et à rentrer chez eux. Deux étages sur les six que compte le bâtiment sont entièrement vides, précisait Simon François, en direct dans le RTL info 13 heures.
Une telle absence de concertation est inadmissible
Après l'annonce en conseil d'entreprise extraordinaire de la suppression d'ici 2021 de plus de 3.100 emplois chez ING Belgique et Record Bank, les syndicats ont directement reproché à la banque un manque de concertation. "Une telle absence de concertation est inadmissible, a commenté Pierre Merveille secrétaire SETCa, responsable du secteur Finances à Bruxelles. Nous allons nous réunir en front commun pour décider d'actions à mener".
Des conseils d'entreprise extraordinaires sont prévus mardi, mercredi et également jeudi. Ces réunions seront boycottées par les syndicats qui comptent organiser une action de grève vendredi prochain, d'après les informations de notre journaliste Simon François.
"Tous les services de la banque vont être touchés"
"Tous les services de la banque vont être touchés par cette restructuration, a indiqué un représentant CNE. Le déclenchement d'une procédure Renault dans une banque, c'est assez surprenant". "Généralement, quand une grande banque commence, les autres suivent", redoute Geoffrey Hantsot, représentant national CNE, qui n'exclut pas la tenue d'actions ce lundi.
"Il est encore trop tôt pour en parler"
Lundi matin, la banque ING a fait son annonce: ce sont 3.158 emplois qui sont menacés chez ING Belgique, a indiqué peu avant le début d'un conseil d'entreprise extraordinaire Philippe Samek, responsable CNE pour le secteur de la Finance. Les compressions d'emplois concernent tant la banque que sa filiale Record Bank. "Cette réduction serait en grande partie réalisée par des départs naturels, menant le nombre de personnes concernées par les licenciements à maximum 1.700", selon le CEO d'ING Belgique, Rik Vandenberghe, dans une communication au personnel. Pour Philippe Samek, responsable CNE pour le secteur de la Finance, "il est encore trop tôt pour en parler (des 1.700 licenciements, ndlr) car cela fait l'objet de la négociation sociale". Le CEO confirme également la fusion entre ING Belgique et sa filiale Record Bank, ainsi que la disparition de 600 agences sur les 1.250 que compte actuellement le réseau.
Objectif: devenir la banque n°1 au Benelux
L'objectif serait de devenir la banque n°1 au Benelux, avec 11 millions de clients. Les deux banques resteraient cependant des entités juridiques indépendantes. "Je conçois que notre intention de transformation et les conséquences potentielles constituent un message difficile à assimiler pour de nombreux collaborateurs. Nous les traiterons bien entendu avec respect et dignité", conclut M. Vandenberghe, affirmant que "la direction engagera le dialogue avec les partenaires sociaux de manière transparente et ouverte au sein du conseil d'entreprise". "Digitalisation fulgurante, multiplication du nombre de concurrents, taux d'intérêt obstinément bas, étranglement des marges, lourdes taxes et régulation omniprésente" sont autant d'obstacles avancés par ING pour expliquer l'accélération de son plan stratégique.
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