L'électricité en Belgique est plus chère que chez nos voisins, surtout pour les entreprises. Les patrons ont fait le calcul : le prix de l'énergie coûterait l'équivalent de 25.000 emplois par an. En cause, deux choses : des taxes trop élevées sur l'énergie et l'incertitude quant à l'approvisionnement dans notre pays.
Les entreprises industrielles belges paient entre 15 et 34% plus cher leur électricité par rapport à la moyenne constatée en France, Allemagne et Pays-Bas, selon une étude de Deloitte menée à la demande de Febeliec, la fédération des consommateurs d'énergie industriels. Les entreprises belges font face à un désavantage concurrentiel important qui freine leurs investissements et des créations d'emploi, martèle Febeliec. Pour les plus grandes entreprises, le handicap se compte en millions d'euros.
Sur ce graphique, en bleu, tout en haut, la Belgique. Les prix de l’électricité explosent durant le 2e semestre de 2018. A l’époque, on parle beaucoup de risque de black-out.
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"On va s'en rappeler parce qu'à cause ces soucis de sécurité d'approvisionnement, de disponibilité des centrales nucléaires, les prix ont monté, nettement plus élevé que dans les pays voisins", se souvient Peter Claes, administrateur Febeliec, la fédération des consommateurs industriels d'énergie.
Un exemple qui résume le marché belge, trop peu compétitif : en 2019, le prix pour une entreprise moyenne est de 88 euros par MWh, en France, il est de 46 euros, en Allemagne, 53 euros.
"La différence de prix est principalement due à des différences de taxes et de coût de réseau", explique Geert Vanhees, conseiller chez Deloitte.
25.000 emplois perdus
Parmi les entreprise les plus concernées, la SNCB, ou encore Aperam, ex-Arcelor Mittal, cotée au BEL 20. (24.21) L’entreprise a deux sites en Belgique.
"Naturellement si pendant les 5,10, 15 années à venir, on continue à avoir ce handicap, nous devons nous poser des questions sur notre futur en Belgique", note Bernard Hallemans, PDG d'Aperam
Ce serait ainsi 25.000 emplois de perdus chaque année dans le pays. La fédération de ces entreprises met la pression sur les gouvernements pour faire comme dans les autres pays et créer une 'norme énergie', un outil qui permettrait d’aligner nos prix sur ceux des voisins.
"Une préoccupation urgente"
Febeliec déplore que les différents gouvernements du pays n'ont pas accouché de la norme énergétique qui est inscrite dans leurs accords de gouvernement. "La situation est passée de mauvaise à encore plus mauvaise", estime Luc Sterckx, président de Febeliec. "Rien ne s'est passé ces cinq dernières années. Nous sommes non seulement déçus mais surtout inquiets. La norme énergétique reste une préoccupation urgente d'actualité"
La fédération veut un cadre clair qui surveille les prix de l'énergie et des mesures lorsqu'il y a un handicap par rapport aux pays voisins.
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