Économie et consommation: ce vendredi, nous parlons de l'inflation. Elle frémit, elle augmente… et ce sont tous les marchés qui tremblent …
Est-ce le retour de l’inflation ? Alors il faut être nuancé. L’inflation, et donc les prix à la consommation, aux États-Unis, a connu cette semaine une accélération brutale. C’était la plus forte progression de l’inflation américaine depuis 2008. Le résultat, notamment, d’une forte hausse et une pénurie de certaines matières premières, les deux étant liées. Et cela a suffi à faire paniquer les marchés qui ont plongé. Et chez nous aussi on constate depuis plusieurs semaines des hausses de prix parfois significatives, surtout sur les produits en provenance de Chine, comme l’électroménager, les smartphones, les ordinateurs, etc…
Pourquoi ce retour de l’inflation aujourd’hui ?
Cette inflation, c’est principalement la conséquence d’un retour de croissance et un effet de rattrapage du choc de la pandémie. Les stocks des entreprises sont vides pour des raisons financières et parce que la production a été perturbée par le Covid ces derniers mois, la logistique ne tourne pas encore parfaitement rond, le coût des conteneur maritimes explose. Bref, si vous additionnez tout cela, vous arrivez à une pression inflationniste significative.
C’est un feu de paille ou un retour durable de l’inflation ?
Tout est dans le mot durable. Les prévisions de retour à la croissance dans les deux prochaines années sont bonnes, avec 4,2% au niveau européen et 4,5% en Belgique. Nous allons récupérer le temps perdu, mais cela se fera au prix d’une hausse temporaire de l’inflation, sans doute autour de 2 ou 3%. Or la correction que nous allons connaître dans les prochains mois, l’économie est encore loin d’afficher une bonne santé structurelle.
Quelles pourraient être les conséquences pour nous si l’inflation continuent à augmenter ?
A court terme, nous allons souffrir de cette hausse des prix. Mais rapidement, l’indexation automatique des salaires, un mécanisme unique au monde aujourd’hui, va permettre de compenser cette inflation. Si l’on envisageait que cette indexation ait lieu à la fin de l’année, la pression actuelle de l’inflation pourrait voir déjà cette indexation être octroyée pour la rentrée du mois de septembre.
Mais nous sentons déjà cette pression de l’inflation, avec plusieurs banques qui ont légèrement remonté leur taux d’intérêt sur les crédits hypothécaires ces derniers jours.
Enfin, les bourses détestent l’inflation et elles ont baissé cette semaine, même si la plupart ont déjà digéré ce mauvais indicateur pour elles
C’est quoi le taux normal d’inflation ?
Selon les banques centrales, idéalement, l’inflation devrait tourner autour des 2% et c’est d’ailleurs la mission des banques centrales d’empêcher cette inflation de dépasser cette limite. Mais en Europe, nous en étions fort loin avant la crise du COVID pour cause d’une croissance fort molle depuis la crise économique et financière de 2008. Raison pour laquelle les banques centrales dans le monde entier ont réinjecté des sommes d’argent frais qui dépassent l’entendement.
Et donc … une conclusion ?
Pas de panique pour l’instant … mais il faut surveiller cette inflation, aux États-Unis et chez nous, voir les réactions des banques centrales et les réactions de la bourse.
Vos commentaires