La dette de la Belgique a passé cette semaine un sommet jamais atteint : 500 milliards d’euros. Est-ce que cela doit inquiéter le citoyen ?
La dette de la Belgique a passé cette semaine un sommet jamais atteint : 500 milliards d’euros. Est-ce que cela doit inquiéter le citoyen ? Nous n'avons pas le choix. Si l’État ne soutient pas les institutions de soins, le chômage corona, l’économie, les artistes, la crise sera encore plus grave à tous les points de vue et la relance plus lente et plus aléatoire. L’argent emprunté pour l’instant doit donc être considéré comme un investissement. Par ailleurs, les conditions sont extrêmement favorables à une croissance de notre dette.
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Pourquoi les conditions sont-elles favorables à l’endettement ?
Actuellement, la Belgique emprunte presque à un taux de 0% et parfois même à taux négatifs. Et nous ne rencontrons pas de problème pour trouver des fonds à ce prix-là.
Si ces taux d’intérêt remontaient fortement, serions-nous dans une situation intenable ?
C’est vrai en théorie. Mais à court et moyen terme, cela ne risque pas d’arriver. Nous sommes durablement installé dans une période de taux bas. Et si, dans quelques années, les taux remontaient, en théorie on ne peut pas l’exclure, la Banque Centrale Européenne pourraient nous prêter à des taux très bas également.
Ces prêts devront quand même être remboursés un jour ?
Oui mais il faut les rembourser quand ils viennent à échéance. Et quand c’est le cas, on réemprunte pour rembourser le prêt échu. Tant que la confiance des emprunteurs est là car le pays est bien géré, que l’économie se porte bien, il n’y a pas de crainte à avoir.
Cette dette ne va donc jamais vraiment diminuer ?
On apprécie en général la taille de la dette d’un pays par rapport à ce qu’on appelle le PIB, soit toute la richesse créée en une année.
Comme si, pour vous, j’additionnais toutes vos dettes et je les comparais à ce que vous gagnez sur une année. Si vos revenus augmentent, votre endettement devient moins problématique. Vous avez la capacité de rassurer vos créanciers car votre capacité à rembourser augmente.
Donc la Belgique n’est pas en danger tant que son endettement ne dépasse pas 120% de la richesse qu’elle produit. Sinon, il faudra diminuer l’endettement et donc dépenser moins que les recettes fiscales. Ce serait vécu comme une austérité.
Existe-t-il des possibilités de ne pas rembourser cette dette ?
Il y a des pays qui ont essayé. Mais dans ce cas-là, plus personne ne va prêter à ce genre de pays car la première fonction d’un crédit est d’être remboursé. Et un pays emprunte tout le temps.
Mais il y aurait néanmoins une option. La Banque Centrale Européenne achète depuis quelques années de la dette publique de pays européens pour éviter que leurs taux d’intérêt ne soient trop élevés. La BCE pourrait très bien un jour effacer une partie de cette dette qu’elle détient, par exemple de la dette contractée pour faire face au corona. C’est politiquement irréaliste à l’heure actuelle. Économiquement parlant, tant que l’économie européennes se porte bien, la Banque Centrale Européenne a des marges pour ce genre de politique exceptionnelle.
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