La rédaction de L'Avenir est privée de communication depuis lundi soir, a dénoncé mardi la Société des Rédacteurs du journal (SDR). Soutenue par l'Association des Journalistes professionnels (AJP), elle a convoqué la presse mardi à Namur afin d'expliquer son incompréhension face au licenciement sec de trois journalistes. Il a également été confirmé que deux assemblées générales se tiendront mercredi : l'une sous l'égide de la SDR et l'AJP, l'autre des syndicats, qui devaient rencontrer la direction mardi. La grève pourrait donc se poursuivre.
"Tout le système informatique est verrouillé, plus rien ne peut être publié sur le site de L'Avenir, ni sur les réseaux sociaux", a déploré Emmanuel Wilputte, président de la SDR. "C'est un véritable lock-out, on nous empêche clairement de nous exprimer." Plus généralement, la SDR voit dans les trois licenciements secs annoncés lundi aux personnes concernées une réelle atteinte à son indépendance. "Des journalistes avaient marqué leur accord pour un départ volontaire. Mais plutôt que de se tourner vers cette solution acceptable pour tous, la direction a préféré cibler les personnes qui ont pris position à son encontre dans le conflit qui nous oppose", estime M. Wilputte, tandis que la direction dément fermement toute "liste noire". "C'est très dur pour les collaborateurs licenciés, leur proches, leur famille, leurs collègues", a souligné Martine Simonis, sécrétaire générale de l'AJP. "Ces journalistes de qualité ont pris des risques, mais ils ont avant tout fait leur métier."
"Un conflit qui était apaisé est maintenant ravivé", a t-elle ajouté. Les syndicats devaient rencontrer la direction mardi après-midi pour évoquer les licenciements secs. Un débriefing aura lieu ce mercredi à la suite des deux assemblées générales prévues à 10h00 (SDR-AJP) et 12h00 (syndicats). "On croise les doigts, en espérant que des solutions pourront être dégagées", a précisé le président de la SDR. "Une décision sera prise collectivement mercredi quant à la poursuite ou non de la grève entamée mardi".
Le personnel de L'Avenir demande également l'écartement du directeur des rédactions, Philippe Lawson, qui aurait joué "un rôle déplaisant" dans les licenciements secs. Enfin, il rappelle qu'il souhaite voir le journal sortir du groupe Nethys, avec qui "la rélation de confiance est à nouveau rompue". Les rédactions du Soir et de la Libre Belgique ont marqué mardi publiquement leur soutien à celle de L'Avenir.
Fin février, l'AJP avait déjà adopté à l'unanimité une motion de soutien aux journalistes des Editions de L'Avenir.
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