Les chicons belges ont un succès fou auprès des Japonais. Ils sont prêts à les acheter à prix d’or, surtout pour les fêtes de fin d’année. Nous avons rencontré plusieurs acteurs de cette success story belge.
C'est à l’abri des regards indiscrets que pousse le chicon. Il lui faut de l’obscurité et de l’eau pour obtenir sa belle couleur blanche. Mais avant ça, c’est dans les champs qu’on aura au préalable récolté ses racines. Au bout de trois semaines, le chicon est prêt, mais il ne peut pas partir ainsi pour le Japon. "Les Japonais demandent un chicon qui a une très bonne qualité: pointu, très égal et tous les mêmes. Dans une boîte, ça doit être tous les mêmes. Il doit aussi peser de 130 grammes à 160", explique Patrick Van Ingelgom, producteur.
C'est probablement six à sept euros par pièce. C'est très très cher
Le chicon standard pour le Japon doit être pointu et fin: les employés de Patrick lui enlèvent donc toutes ses premières feuilles.
Une attention qui a toute son importance, car au pays du soleil levant, le chicon est un produit de luxe vendu à l’unité. "C'est très cher. Je ne sais pas comparer comme ça avec la Belgique. C'est probablement six à sept euros par pièce. C'est très très cher", confie Didier Lapoutre, exportateur "ORCA".
Mais que peuvent bien trouver les Japonais à notre légume d’hiver? "Pour eux, c'est quelque chose de tropical. Parce qu'il y a aussi des histoires selon lesquelles c'est très bon pour la santé. Et c'est très bon pour les femmes qui attendent un bébé", précise Patrick Van Igelgom. Le chicon contient en effet des fibres et de l’acide folique. Il est très consommé pour les fêtes de fin d’année au Japon.
Dès le moment où c'est vert, ce n'est plus vendable
Exportateur, Didier Lapoutre en expédie 150 tonnes par an dans le monde entier. Pour garantir la qualité de ce produit fragile, il veille à plusieurs choses. "Il faut faire attention à la lumière et la température. La température c'est +2 ou +3 degrés, pas plus. Et pour la lumière, si l'endive est exposée, ça tourne directement au vert. Dès le moment où c'est vert, ce n'est plus vendable", explique-t-il.
Une fois prêts, direction l'aéroport
Bien enfermés dans des caisses en bois, les chicons prennent la route de l’aéroport. Tous les lundis et les jeudis, ils voyagent sur un vol passager vers Tokyo. A l'aéroport, c’est la rapidité qui garantit un produit de qualité à l’arrivée. "Une fois que les produits sont acceptés, ils sont mis dans des frigos pour garantir une température spécifique. Une fois que l'avion est arrivé, les produits sont transportés les plus vite possibles pour être chargés immédiatement", indique Nathan De Valck, cargo manager à l'aéroport de Bruxelles.
Pour Patrick, le producteur que nous avons interrogé, ce succès à l’étranger est une fierté. Il apprécie l’exigence des Japonais, mais n’a encore jamais mangé ses chicons sur place. "Je n'ai pas été moi-même au Japon déjà. Mais je vois à la télé, parfois quelque chose de là-bas, je pense qu'on doit aller une fois voir", confie le cultivateur flamand.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais les chicons à la sauce teriyaki, c'est une association qui fonctionne depuis plus de 30 ans au Japon.
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