Le coronavirus en Belgique met en danger la santé de nombreux Belges. Mais l'épidémie met également à mal l'économie belge dans son ensemble et fait souffrir les finances publiques. Voici les chiffres vertigineux estimés pour cette année 2020.
Le 14 mars 2020, les bars et les restaurants du pays restaient fermés pour la première fois. A l'époque, la gérante d'un café bruxellois que nous avions interrogée craignait déjà les conséquences. "Financièrement ça va être très difficile. Nous on a rien", nous disait-elle.
Un mois et demi plus tard, les peurs se confirment. L'horeca est l'un des secteurs les plus touchés, avec 95% d'activité en moins.
La situation est presque identique pour l'événementiel, où une société sur cinq risque la faillite. "On s'attend au pire. On s'attend à ce que rien ne reprenne avant septembre. Pour nous c'est catastrophique", nous expliquait le 6 avril un patron du secteur.
La facture va être salée pour les finances publiques
Aujourd'hui, 42% des salariés sont au chômage temporaire en Belgique. Cela représente 1.300.000 Belges. C'est une dépense supplémentaire de 4,3 milliards d'euros pour les finances publiques. Pour les 400.000 indépendants eux aussi touchés, le montant dépasse 1,6 milliard d'euros.
"Nous avons plus ou moins 13 milliards de dépenses en plus", nous explique David Clarinval, ministre fédéral du Budget.
"Evidemment, comme il y a moins d'activité économique, il y a moins d'impôt parce qu'il y a moins d'activité dans les entreprises, il y a moins de gens au travail qui ont des revenus du travail. Et les gens consomment moins, donc moins de TVA", indique Philippe Donnay, commissaire au Bureau fédéral du plan.
Résultat: le coût de la crise estimé pour les finances publiques est estimé à 23 milliards d'euros d'ici la fin de l'année.
45 milliards d'euros perdus pour l'économie belge
Pour l'économie belge, l'impact est encore plus important avec une décroissance estimée à -8%. En d'autres termes, la perte est estimée à 45 milliards d'euros. "Sur le plan social, ça me semble élémentaire que l'Etat soit aux côtés de ceux qui souffrent aujourd'hui. Les travailleurs au chômage, les indépendants, mais aussi les personnes qui souffrent dans leur santé, puisqu'il y a aussi des maladies où il faut intervenir via la sécurité sociale", réagit David Clarinval, le ministre fédéral du Budget.
La situation est inédite, avec des dépenses et des mesures qui le sont tout autant. Le monde politique met aujourd'hui sa priorité sur la santé des Belges. Il faudra ensuite faire les comptes et réduire ce trou économique.
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