Une semaine après le début de cette affaire, les éleveurs sont sereins. Le prix de la viande n'a pas encore été impacté, mais cela pourrait arriver dans les semaines qui viennent. Reportage au marché aux bestiaux de Ciney avec Fanny Dehaye et Guillaume Houssonloge.
Ce matin, de nouvelles affaires ont été conclues entre plusieurs marchands venus au marché aux bestiaux de Ciney. S'ils étaient 2600 bovins la semaine dernière, aujourd'hui 2750 bêtes sont alignées dans les allées et rencontrent les éleveurs, tous aussi nombreux.
Benoit Luyck, président de la Fédération des marchands de bestiaux flamands est confiant dans le RTLinfo13H: "Aujourd'hui, on est présent, on voit que les marchands néerlandais, français et italiens sont sur le marché. Cela veut dire qu'ils apprécient encore la qualité des bovins belges. Ces acheteurs sont intéressés par la viande belge. Leurs préoccupations sont bien loin des problèmes sanitaires évoqués récemment", relativise l'expert.
Hubert, éleveur français est venu ce matin. Il détaille la raison de sa présence: "On n'habite pas loin. On a décidé de traverser la frontière pour voir comment cela se passe sur les marchés belges, aussi pour voir la qualité des bêtes et comment le commerce se passe. On n'a pas entendu parler des problèmes des abattoirs en Belgique".
La fermeture des abattoirs de Bastogne et Rochefort n'a, pour l'instant, pas altéré le coût de la viande: comptez entre 200 et 2500 euros en fonction de la qualité du bovin. Le secteur se prépare à mettre les vaches en pâture. Il y a donc toujours de la demande pour le moment. Mais les éleveurs restent prudents et redoutent d'autres conséquences d'ici 3 semaines, comme les détaille Pierre Tasiaux, directeur du marché aux bestiaux de Ciney: "une diminution des prix encore, des gens qui sont dégoûtés de travailler, une diminution du nombre de bêtes".
Benoît Cassart, secrétaire de la Fédération du commerce de bétail et de la viande est interloqué. Il espère une hausse prochaine des prix: "Quand on voit la réputation que l'on a à l'étranger avec le bétail belge, on se dit que ce n'est pas possible que les prix restent aussi bas si longtemps."
100.000 bêtes en moins sont vendues sur le marché cette année-ci dont 40.000, rien qu'en Wallonie.
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