Le prix du gaz européen a augmenté de près d'un tiers lundi matin sur la place boursière d'Amsterdam, poussé dans le dos par la décision de la compagnie nationale russe Gazprom d'interrompre plus longtemps les livraisons via le gazoduc Nord Stream 1.
Gazprom a justifié sa décision de vendredi par des problèmes techniques. Mercredi, le pipeline entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique avait déjà été fermé pendant trois jours pour cause de maintenance. Le prix du mégawattheure de gaz était environ 26% plus élevé lundi matin, à 268 euros. Le prix du gaz à la mi-2021 était encore d'environ 20 euros par mégawattheure. La semaine dernière, le prix du gaz en Europe avait chuté de près de 40%.
Les observateurs craignent fortement que Gazprom ne reprenne pas du tout les livraisons via Nord Stream 1. Moscou avait précédemment réduit l'approvisionnement en gaz à 20% de la capacité maximale. L'entreprise gazière russe a également invoqué des problèmes techniques pour expliquer cette situation.
La Russie continue d'envoyer du gaz à l'Europe via un itinéraire passant par l'Ukraine, mais cela ne suffit pas à compenser l'arrêt des livraisons par Nord Stream 1. Les dirigeants européens voient la fermeture du robinet de gaz russe comme un moyen de pression politique de la part de la Russie. L'Union européenne a introduit de nombreuses sanctions contre Moscou en raison de la guerre en Ukraine, et il s'agirait de représailles.
Des mesures pour aider ménages et entreprises
"Un arrêt des livraisons de gaz russe à l'Europe signifie que l'économie allemande et celle de la zone euro tomberont immédiatement en récession", a déclaré un analyste de la banque d'investissement Liberum Capital. Les marchés boursiers européens devraient ouvrir avec de fortes pertes lundi en raison des préoccupations liées à la crise énergétique.
Les pays européens prennent des mesures pour aider les ménages et les entreprises à faire face à la flambée de l'inflation et des prix de l'énergie. L'Allemagne, par exemple, a annoncé dimanche qu'elle allait mettre de côté plus de 65 milliards d'euros pour des mesures de soutien supplémentaires.
En Suède et en Finlande également, des mesures ont été prises ce week-end pour faire face à la crise. En Belgique, le Premier ministre Alexander De Croo et les ministres-présidents du pays doivent rencontrer les représentants du monde de l'entreprise lundi après-midi pour évoquer le problème de l'énergie.
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