Le procès intenté par un millier d'anciens actionnaires de la banque Fortis contre BNP Paribas et l'État belge s'est ouvert mardi matin au tribunal de l'entreprise de Bruxelles. Ceux-ci réclament des indemnités d'un montant total de 10,8 milliards d'euros, estimant que la vente de Fortis à BNP Paribas en 2008 était entachée d'abus de biens sociaux et d'abus de confiance.
La banque Fortis a été démantelée en 2008, alors qu'elle était en grande difficulté en raison de la crise des subprimes aux États-Unis, comme beaucoup d'autres grandes banques européennes. Elle a été vendue pour neuf milliards d'euros, une valeur jugée beaucoup trop basse par les actionnaires, qui ont perdu énormément d'argent à la suite de la crise financière dans laquelle la banque avait été entraînée peu avant.
Depuis de nombreuses années, un millier de "petits" actionnaires de Fortis continuent de se battre en justice pour réclamer des dédommagements. Représentés par Me Mischaël Modrikamen, ils demandent au tribunal de l'entreprise de Bruxelles de déclarer nulle la vente de Fortis à BNP Paribas en 2008 au motif qu'elle était entachée d'abus de biens sociaux et d'abus de faiblesse. Ils estiment que les indemnités, augmentées des intérêts depuis une quinzaine d'années, s'élèvent à 10,8 milliards d'euros.
Leur action en justice vise aussi la Société Fédérale de Participations et d'Investissement (SFPIM), le fonds souverain belge, qui était intervenue dans la vente de Fortis. Ils accusent cette dernière d'avoir agi comme un gestionnaire de fait, en profitant de l'état de faiblesse de Fortis pour vendre des actifs à des prix qu'ils contestaient pourtant.
Les audiences se poursuivront jusqu'à fin octobre, à raison de deux audiences par semaine.
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