Deux centres commerciaux belges sont à vendre. Il s'agit de Rive Gauche, à Charleroi, et du Docks Bruxsel, situé en région bruxelloise. Pourquoi ces deux complexes, tout neufs, sont-ils mis en vente? Faut-il y voir un signe d'échec? D'après les spécialistes interrogés par nos journalistes Corentin Simon et Nathan Gerlache, c'est plutôt l'inverse.
Le Docks Bruxsel a été ouvert le 20 octobre 2016. 16 mois plus tard… il est à vendre. En région wallonne, le centre commercial Rive Gauche, à Charleroi, a quant à lui été inauguré le 9 mars 2017. Une année après… il est aussi à vendre.
Ces deux mises en vente rapides peuvent sembler inquiétantes, mais l'opération est en fait tout à fait classique. "Il y a des développeurs. C'est leur métier de développer des surfaces commerciales. Ils identifient des localisations potentielles. Ils négocient avec les villes et les communes, parfois pendant des années, pour avoir les permis. Ils trouvent ensuite le financement chez les banquiers, et ils développent le projet de surface commerciale", explique Bruno Wattenbergh, expert en économie.
Et développer... c’est aussi risquer de perdre de l’argent ou d’en gagner beaucoup. Les développeurs du Docks Bruxsel pourraient faire un bénéfice de 90 millions d'euros avec la vente du complexe, tandis que ceux de Rive Gauche peuvent tabler sur 100 millions de bénéfice.
C'est plus facile de vendre un fruit quand il est bien mûr
Ces ventes n’ont donc rien à voir avec des faillites, c’est même tout le contraire. Notre équipe a interrogé Raphaël Pollet, le chef de projet de Rive Gauche à Charleroi. Il a travaillé dix ans pour développer le centre commercial. "C'est un petit peu comme si on était des vendeurs de fruits: on peut vendre le fruit sur l'arbre, on peut le vendre une fois qu'il est cueilli mais encore vert, on peut le vendre une fois qu'il est bien mûr… c'est plus facile de vendre un fruit quand il est bien mûr", indique Raphaël Pollet.
Des fonds d'investissements belges et étrangers seraient intéressés
Les deux centres commerciaux sont rentables, et donc intéressants. Le Docks compte cinq millions de visiteurs par an. De son côté, Rive Gauche à Charleroi en compte dix millions. "Ces projets sont proposés au marché. Là arrivent les investisseurs, qui font leur shopping et qui décident d'investir avec beaucoup moins de risque. C'est tout à fait naturel, ça n'a rien à voir avec un potentiel échec de ces deux surfaces commerciales, qui ont atteint plus que leurs objectifs", précise Bruno Wattenbergh.
Les investisseurs intéressés sont Belges et étrangers. Il s'agit par exemple de fonds de pension ou de boites d’assurances.
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