Au plus fort de la crise du coronavirus, le Service public fédéral Santé avait demandés aux entreprises de fabriquer du gel hydroalcoolique pour soutenir l'effort contre le coronavirus. Des sociétés se sont en partie reconverties, au point d'avoir trouvé un modèle économique viable. Aujourd'hui, certaines filières pourraient même créer de l'emploi.
L'une de nos équipes s'est rendue dans l'entreprise Codibel à Seneffe. Elle a pu observer le processus de fabrication mis en place. Des cuves de 1.500 litres auparavant utilisées pour fabriquer des produits de beauté pour cheveux servent maintenant à préparer du gel hydroalcoolique. On y mélange par exemple de l'eau, de l'alcool et certains parfums… pour un résultat très précis. "Il ne doit pas coller, s'évaporer assez facilement, et contenir le minimum requis d'alcool de 70%, bien sûr", explique Henry Duroisin, responsable production pour Codibel.
Nous faisons le contrôle qualité sur chaque lot qui est fabriqué chez nous
Au cœur de la crise, le nombre d’entreprises fabricant ce produit aurait triplé en Belgique pour répondre aux demandes des hôpitaux. Sur le site que nous avons visité, on a déjà fabriqué 150 tonnes de gel, soit 10 tonnes par semaine. Les demandes sont toujours là mais plus réfléchies. "La recherche qualitative prend le dessus. On a plus de questions maintenant sur le caractère irritant ou pas des produits. S'ils sont vraiment bien gélifiés ou pas", indique Michel Knops, directeur général de Codibel.
Car pour chaque production, l’entreprise vérifie les propriétés du gel. Des normes établies en collaboration avec le SPF Santé. Cette garantie permet de vous protéger à priori de marques de moindre qualité, venues parfois d’autres pays. "Nous faisons le contrôle qualité sur chaque lot qui est fabriqué chez nous. Le contrôle qualité, ça consiste à vérifier les PH, vérifier la viscosité, et les degrés alcooliques, bien entendu", précise Suzanne Knops, responsable qualité pour Codibel.
Vers de nouveaux emplois?
Dans cette entreprise, spécialisée initialement dans les cosmétiques, on a finalement décidé de poursuivre la fabrication de gel. La filière qui représente dorénavant 30% de l'activité. Elle pourrait même s’accroitre. "Nous nous plaçons résolument dans une perspective à long terme. Nous voulons vraiment que cela devienne une partie importante de notre production. Pour le moment nous ne travaillons qu'avec un seul shift (ndlr: session de travail). S'il fallait, pour des raisons de quantité, créer un second shift, il faut imaginer que ça représenterait 6 ou 7 créations d'emplois", confie Michel Knops.
L’entreprise ne produit pour l’instant que pour la Belgique. Ses ventes sont destinées à d’autres sociétés privées mais également à des structures publiques.
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