Le personnel a débuté hier un mouvement de grève de trois jours car les négociations entre la direction et les syndicats concernant la restructuration patinent. Les 56 magasins intégrés de l'enseigne restent portes closes aujourd'hui. Des affiliés à la CSC ont également décidé de bloquer les entrepôts du groupe à Gosselies, où se trouve le siège social. Et des gérants ont rejoint le mouvement.
Les 56 magasins Carrefour Market appartenant au groupe Mestdagh restent fermés ce mercredi. Des gérants de magasins ont rejoint le mouvement "malgré des menaces importantes de la direction, qui joue l'enlisement", ont déploré les syndicats.
Par ailleurs, une trentaine d'affiliés du syndicat chrétien ont décidé de bloquer les entrepôts du groupe Mestdagh à Gosselies, où se trouve le siège social. "On bloque la centrale depuis 6h du matin. Aucun camion du groupe ne peut entrer ou sortir des entrepôts. Mais on n'empêche pas à ceux qui le veulent de travailler", signale Patrick Lardinois, délégué syndical CSC.
"Nous n'avons reçu aucune nouvelle de la direction"
Le personnel proteste ainsi contre l'attentisme de la direction, qui n'a pas encore clairement exposé sa vision pour l'avenir de ces succursales intégrées et louvoie dans la conclusion du plan social. Des assemblées ont eu lieu mercredi matin pour informer le personnel de la situation.
Aucun contact n'est prévu avec la direction, "qui adopte la stratégie de l'enlisement", assure Myriam Delmée vice-présidente du Setca. "Cela va être difficile pour les gérants, qui subissent une énorme pression, de rester solidaires du mouvement", prévoit la syndicaliste. "Nous n'avons reçu aucune nouvelle de la direction, qui n'a même pas demandé de conciliation."
"On va aller vers un clash d’envergure"
En mai dernier, Mestdagh annonçait une importante restructuration incluant la suppression de quelque 450 emplois, sur les 2.300 travailleurs que compte le groupe. Selon les syndicats, les travailleurs sont aujourd'hui à bout. "L’annonce date du 7 mai, cela devient très long pour les travailleurs. On a l’impression qu’on les met en opposition les uns et les autres, entre ceux qui vont partir et qui ont besoin d’une solution rapide et ceux qui vont rester pour qui on doit prendre le temps de négocier quelque chose de convenable", soulignait hier Myriam Delmée.
"Et donc c’est extrêmement malsain parce que finalement plus personne ne s’y retrouve et on l’impression que l’on a en face de nous une direction qui joue la montre, qui nous met une pression de dingue pour que l’on accepte n’importe quoi en vue d’avoir une prépension acceptable et donc il va falloir relâcher la pression à un moment ou à un autre sinon on va aller vers un clash d’envergure", ajoutait-elle.
Le temps est en effet compté pour les négociateurs, car le recours aux régimes de chômage avec complément d'entreprise (soit les prépensions) à 56 ans ne sera plus possible après la fin de l'année.
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