La ministre fédérale de l'Energie Tinne Van der Straeten (Groen) a donné jeudi le coup d'envoi d'une campagne d'information intitulée "Soyez malin en matière d'énergie et aidez l'Ukraine".
Objectif: donner une série de conseils pratiques sur la manière de consommer de l'énergie intelligemment et ainsi, indirectement aider l'Ukraine. La campagne est soutenue par un spot radio de trente secondes sur toutes les grandes chaînes nationales de radio et sur le site web jaiunimpact.be. De nombreux Belges ont déjà baissé leur thermostat de chauffage d'un cran ou laissent la voiture à la maison.
La campagne qui comprend des recommandations et non des mesures contraignantes aligne une série de conseils simples qui, ensemble, ont, selon la ministre un grand impact: mettre son chauffage en mode nuit une heure plus tôt, remonter quelque peu la température du congélateur, éteindre les appareils énergivores de la maison, prendre les transports en commun et/ou le vélo,... Chacun a un impact en réduisant sa consommation de gaz et de pétrole, partant du principe que onze millions de petits pas font une très grande différence.
La campagne qui sera menée jusque mi-mai, indique aussi la voie à suivre pour préparer l'hiver prochain: isoler sa maison permet d'économiser jusqu'à 30% d'énergie. L'Etat entend quant à lui donner le bon exemple: le secrétaire d'Etat en charge de la Régie des Bâtiments, Mathieu Michel (MR) a demandé de réduire d'un degré la température de chauffage des édifices publics dépendant de celle-ci.
1,2 milliard d'euros débloqués
Plus largement, le gouvernement a décidé au cours des dernières semaines de débloquer 1,2 milliard d'euros pour accélérer la production d'énergie éolienne en mer et sur terre. Il a réduit à 6% la TVA pour l'installation de panneaux solaires, de pompes à chaleur et de chauffe-eau solaires et prolongé la réduction de TVA à 6% pour la démolition-reconstruction.
Dans le contexte du conflit en Ukraine, l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie ont activé à leur niveau un plan d'urgence lié au problème d'approvisionnement en gaz de Russie dont ces pays sont bien davantage dépendants. Tinne Van der Straeten a répété que la Belgique n'était pas confrontée à cette situation pour le moment. Si elle importe 30% de pétrole et 20% d'uranium de Russie, elle ne dépend de ce pays qu'à hauteur de 6% de ses besoins en gaz naturel.
Loin de la situation des trois pays précités, elle est néanmoins prête, si besoin, à également activer le plan d'urgence mis au point au niveau européen.
Celui-ci est programmé en trois phases en fonction du degré d'urgence de la situation. La première, baptisée "Early warning", consiste en une pré-alerte et essentiellement en une surveillance de la situation. La phase d'"alerte" prévoit d'utiliser des réserves opérationnelles de gaz; l'achat de gaz par le gestionnaire de réseau Fluxys et de recourir davantage aux terminaux de LNG et aux installations de stockage.
La phase d'"urgence" prévoit d'appeler les utilisateurs de gaz à réduire leur consommation. Il est aussi question de déconnecter les clients en fonction de critères établis. La ministre de l'Energie a insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de problème d'approvisionnement en Belgique. "Personne ne peut prédire comment le conflit évoluera, mais nous pouvons nous préparer maintenant. Parce qu'en économisant l'énergie ensemble, nous aidons l'Ukraine et nous pouvons rapidement réduire notre dépendance à l'énergie de la Russie".
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