Quels pourraient être les impacts de ce nouveau lockdown sur l'économie belge ? Éléments de réponse avec notre chroniqueur économique Bruno Wattenbergh.
L’économie a payé un lourd tribut lors des deux lockdowns précédents, quel pourrait être l’impact de celui-ci ? Selon le chroniqueur économique Bruno Wattenbergh, il ne peut qu’être plus limité que les deux précédents et en aucun cas comparable au premier lockdown.
Pourquoi ? Il faut rappeler que le premier lockdown avait vu presque toute l’économie s’arrêter. L’industrie s’était d’ailleurs complètement arrêtée. Hors services essentiels, seuls les services aux entreprises capables de travailler à distance et les commerces alimentaires avaient pu rester ouverts. Un million de travailleurs s’étaient retrouvés au chômage forcé et presque autant d’indépendants. Ici, il faut s’attendre à une augmentation seulement temporaire du chômage Corona. Il reste pour l’instant environ 250.000 travailleurs sous ce statut spécifique. Il devrait y en avoir à peu près 100.000 en plus durant ces 4 semaines de nouveau confinement.
Des secteurs déjà mal en point
Côté sectoriel, ce lockdown est limité aux commerces considérés par le gouvernement fédéral comme non-essentiels, aux métiers de contacts et toujours à l’Horeca. Ces secteurs déjà mal en point vont encore un peu plus enfoncer la tête dans l’eau et il y aura certainement un peu plus de faillites encore. Les craintes sont également tournées vers le moral de ces indépendants et entrepreneurs qui, pour certains, viennent tout juste de reprendre leur activité.
Comme le disait hier l’excellent économiste d’ING, Philippe Ledent : "Tant qu’on n’interdit pas aux gens d’aller travailler, ce nouveau tour de vis s’apparentera à une reprise retardée plutôt qu’à une réelle chute du Produit Intérieur Brut", c’est-à-dire de la richesse économique créée. Quant au déficit public, il va logiquement se creuser encore un peu plus, mais cela va rester marginal.
"Relancer l'économie le plus rapidement possible"
Dans le journal L'Echo, Philippe Ledent rajoute : "Le meilleur moyen de limiter la casse, c’est de relancer l’économie le plus rapidement possible. Le vrai coût de la crise, ce ne sont pas ces quelques semaines supplémentaires de régime sec, mais le retard pris dans la vaccination".
Pour les gens qui pensent que l’économie dicte le tempo de la crise sanitaire, il faut rappeler que si l’on veut relancer l’emploi, répartir les richesses, préserver notre modèle sociale, on a besoin d’une économie qui tourne à plein régime et dégage des recettes sociales et fiscales. Une semaine de retard dans la vaccination coûterait à la Belgique à peu près 600 millions d’euros, selon l’assureur crédit Euler Hermes.
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