Ce matin dans la rubrique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh parlait des nouveaux modèles économiques.
Uber ou Airbnb sont de nouveaux modèles économiques qui répondent à des besoins des consommateurs, mais qui transgressent des législations, sociales et fiscales notamment … Cela pourrait changer ?
Exactement, le législateur se penche sur ces nouveaux modèles économiques d’économie dit de partage, où un particulier loue un objet ou bien fait une prestation ponctuelle. Ces modèles explosent rendus possibles par la géolocalisation et les smartphones qui permettent aux demandeurs de trouver des offreurs à proximité de chez eux. Vous connaissez Uber, Airbnb, mais plus près de chez nous, se sont déployés des initiatives bien belges comme ListMinut qui met à votre disposition 14.000 prestataires de services près de chez vous pour bricoler, nettoyer, promener le chien, donner des cours ou faire le clown pour l’anniversaire du petit dernier … le tout contre une rémunération bien sûr. Autre exemple, Menu Next Door, vous permet d’exercer vos talents culinaires pour vos voisins et de vous faire payer.
Et justement le problème, c’est cette rémunération ?
C’est un des problèmes de l’économie du partage, et sans doute le plus important. Notre système fiscal et social est construit sur base soit du salariat, soit du statut d’indépendant. C’est l’un ou l’autre.
Mais vous pouvez quand même être indépendant à titre complémentaire ?
Oui, mais d’abord, il faut une activité salariée, ensuite, les formalités sociales et fiscales sont rédhibitoires. La philosophie du système est de décourager les indépendants en complémentaire pour éviter qu’ils ne concurrencent les indépendants établis. Et puis arrive l’économie du partage qui propose à chacun qui sait faire quelque chose et qui a envie d’arrondir ses fins de mois travailler pas une fois, mais plusieurs fois dans le mois, pour de petits montants, mais avec une certaine régularité. Des prestations qui ne peuvent pas tomber sous le régime des prestations exceptionnelles à cause de leur répétition.
Que va proposer le législateur ?
Et bien en France, un rapport a été commandé à un parlementaire qui a recensé 276 plates-formes collaboratives et qui a calculé qu’un français sur deux a déjà acheté un produit ou un service à un autre particulier. Sur cette base le législateur français devrait rapidement légiférer, prioritairement pour protéger le particulier prestataire.
Et chez nous ?
Et bien Alexander De Croo, ministre de l’agenda numérique, va déposer un plan ayant en gros deux objectifs. Le 1er est de sortir ces prestations de la zone grise sociale et fiscale, le 2ème est de stimuler la création de ces plates-formes qui non seulement résolvent des problèmes pour les gens, mais créent des entrepreneurs potentiels, peuvent stimuler la consommation en créant des revenus complémentaires et pourraient s’exporter à l’étranger. Pas question pourtant de créer un énième statut social.
Que penser de ce plan en gestation ?
Qu’il va sans doute enfin permettre au gouvernement fédéral de gérer la schizophrénie qui depuis 50 ans, le pousse à d’un côté stimuler la création d’entreprise, et de l’autre à accumuler les mesures corporatistes et protectionnistes pour restreindre l’accès au marché.
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