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Marre de la digitalisation des banques ? Le service bancaire universel est peut-être votre solution

Marre de la digitalisation des banques ? Le service bancaire universel est peut-être votre solution
 
 

Chaque matin l'expert en économie Bruno Wattenbergh nous donne de précieux conseils en économie et consommation sur les ondes de Bel-RTL. Ce matin, il était question de service bancaire universel, une solution contre la fracture numérique. En quoi cela consiste ?

Le service bancaire universel est entré en vigueur depuis le mois de janvier… Est-ce la même chose que le service bancaire de base ?

Non. Le service bancaire de base est strictement réglementé par la loi. C’est un véritable droit à un compte de paiement pour les consommateurs, dont l’accès est soumis à certaines conditions. Le compte à vue accordé dans le cadre du service bancaire de base ne peut pas descendre dans le rouge. Ce service s’adresse surtout aux personnes qui se trouvent dans l’impossibilité de disposer d’un compte à vue auprès d’une banque.

Alors que le service bancaire universel n’est soumis à aucune condition et ne prévoit aucune limitation.

Qu’est-ce que c’est précisément alors que ce service bancaire universel ?

Vous le savez, tout le monde n’est pas égal face à la numérisation, la digitalisation de la société. Tout le monde ne possède pas un ordinateur, un smartphone, une connexion internet. Pourtant, un nombre croissant de services privés et publics peuvent se faire en ligne, ou même parfois doivent se faire en ligne. Côté bancaire, la disparition des agences pose de réels problèmes d’accessibilité pour les personnes non digitalisée. Une discrimination qui a mobilisé les pouvoirs publics et la fédération belge des banques. Une table ronde a ainsi permis de se mettre d’accord sur l’objectif de garantir l’accès à une série de services bancaires « manuels » et « papier » pour ceux qui peinent (ou n’ont pas envie) de suivre la digitalisation galopante de tout ce qui touche à leurs finances. Le secteur bancaire et le gouvernement fédéral se sont donc accordé sur l’adoption de ce fameux « service bancaire universel » sous la forme d’une charte.

Que prévoit cette charte ?

D’abord, l’offre universelle doit comprendre dans le tarif au minimum une carte de débit. Ensuite, 60 opérations manuelles, des virements papier ou retraits au guichet. 24 retraits au distributeur de la banque du client et enfin, l’impression des extraits de compte aux automates de la banque si elle en possède ou bien leur retrait au guichet. L’envoi de ces extraits de comptes est possible sur demande, mais alors il peut être facturé à un tarif prévu dans la charte. Donc pour 60€ maximum par an, je dois pouvoir gérer mon compte en banque sans devoir recourir à un ordinateur ou un smartphone.

Et dans la pratique aujourd’hui, que proposent les banques pour ces clients pas ou peu numérisés digitalisés et à quel prix ?

En gros, les banques qui participent à ce service universel ont joué le jeu. Les premiers prix commencent à 36€ par an. Dans la plupart des banques, le nombre de virements papier et les retraits d’argent au guichet ou au distributeur de la banque sont illimités. Objectif atteint donc pour la charte. Bémol par contre, concernant le fait que les retraits d’argent doivent être réalisés dans les propres distributeurs des banques concernées. Ou dans le futur réseau BATOPIN, le réseau commun aux grandes banques belges. C’est un problème aigu aujourd’hui et pour quelques mois, car avec les fermetures d’agences et un réseau BATOPIN qui démarre à peine, nombre de belges seront forcés de retirer de l’argent où ils le peuvent. Attention aussi au coût de l’envoi des extraits que ce soit sur un prix fixe par an ou par envoi. Alors que beaucoup de personnes peu ou pas numérisée veulent encore avoir leur extrait papier comme preuve de leurs opérations.


 

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