Coup de théâtre au procès de trois puéricultrices devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Elles sont poursuivies suite au décès en 2016 dans la crèche d'un bébé de trois mois. Les trois puéricultrices sont accusées de non-assistance à personne en danger, mais ce mercredi matin le tribunal a estimé devoir examiner si les faits ne devaient pas être requalifiés : on passerait de non-assistance à personne en danger à homicide involontaire.
Le tribunal correctionnel de Charleroi a annoncé mercredi en fin de matinée le report du dossier concernant le décès d'un bébé de trois mois au sein de la crèche Dourlet à Charleroi en mai 2016. Une possible requalification des faits, jusqu'à présent qualifiés de non-assistance à personne en danger, est envisagée
Cela fait suite à la mort de la petite Ciena, 3 mois et demi, dans son lit d'une crèche communale de Charleroi le 9 mai 2016.
"On leur vole la vérité"
Plus de 6 ans après le drame, la première des trois puéricultrices a témoigné ce mercredi matin au tribunal correctionnel de Charleroi. "Ce que nous avons entendu est littéralement effrayant", indique Maitre Fabian Lauvaux, l'avocat des parents de Ciena. "La principale prévenue vient de dire qu'elle ne connaissait strictement rien des habitudes de l'enfant. Elle ne sait pas la quantité qu'il a bu, si l'enfant régurgitait, pourquoi on a surélevé le matelas et pourquoi l'enfant était sur le ventre. C'est un moment extrêmement pénible pour les parents. Ils attendent un minimum d'explications un peu vraisemblables. On est en train de leur voler cette vérité."
Selon l'avocat, une question simple est posée. "Qui a posé l'enfant en position ventrale?", demande l'avocat. "On a aucune réponse. Personne ne prend ses responsabilités. C'est véritablement dramatique."
Les puéricultrices demandent l'acquittement
Les puéricultrices auraient également fait preuve de négligence, ce qui aurait provoqué la mort de Ciena. Ces trois puéricultrices professionnelles se renvoient la balle, elles reconnaissent l'erreur, mais pas la responsabilité.
Des questions restent : qui a posé l'enfant en position ventrale ? Pourquoi ne pas être venu lorsque l'enfant ronflait ? Pourquoi ne pas lui avoir donné le biberon dans cette pièce chaude ? Autant de questions qui n'ont pas trouvé de réponse définitive, ce qui a poussé la juge à renvoyer les deux parties au 17 mai pour les plaidoiries.
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