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Voici les derniers mots de Mehdi Nemmouche, au procès de l'attaque du musée juif: certains y voient une provocation (vidéo)

 
 

Mehdi Nemmouche, contre lequel le parquet fédéral a requis lundi la réclusion criminelle à perpétuité pour la tuerie du musée juif de Belgique en 2014, a prononcé un dernier mot à ses juges en lançant : "La vie continue". Comment interpréter cette attitude? Certains y voient une provocation, d'autres, une phrase énigmatique, d'autres encore une façon de "s'accrocher à la vie" alors qu'il risque de passer le restant de ses jours en prison dans des conditions d'isolement très strictes.

Celui qui en deux mois de procès ne s'est jamais expliqué sur le quadruple assassinat perpétré au musée juif de Belgique, affirmant avoir été "piégé", était invité à prendre une dernière fois la parole avant que la cour d'assises se retire pour délibérer sur la peine. Mehdi Nemmouche venait de se faire traiter de "monstre", de "fils de pute né" par son coaccusé Nacer Bendrer, délinquant marseillais reconnu coupable d'être le coauteur de la tuerie pour lui avoir fourni les armes. Contre ce dernier, le parquet a requis au moins 30 ans de réclusion.


"Enigmatique, incompréhensible"

Encadré dans le box par trois policiers cagoulés, Nemmouche, rasé de près, portant un pull bleu marine, s'est levé quand la présidente lui a proposé de s'exprimer après son coaccusé. "La vie continue", a-t-il simplement déclaré face au jury, avec un léger sourire. "C'est un mot un peu énigmatique, assez sidérant et incompréhensible, a estimé Maître Adrien Masset, avocat du musée juif de Belgique. Pas un seul mot de regret ni quoi que ce soit. Chacun l'interprète comme il le souhaite, c'est en tout cas très atypique".


"Cela signifie que même dans des conditions aussi atroces, il s'accroche à la vie"

Questionné par notre journaliste Benjamin Samyn, l'avocat de Mehdi Nemmouche a livré son interprétation. "Quand vous êtes à l'isolement depuis 5 ans dans les quartiers de haute sécurité, vous êtes en fait dans une sorte de tombe de huit ou neuf mètres carrés, a-t-il décrit. Lorsqu'il dit que la vie continue cela signifie que même dans ces conditions aussi atroces, il s'accroche à la vie, car elle continue".

"Lâche", "dangereux" et sans la moindre "compassion": Mehdi Nemmouche a été condamné dans la nuit de lundi à mardi aux assises de Bruxelles à la réclusion à perpétuité pour les quatre "assassinats terroristes" commis en 2014 au musée juif de la capitale belge. 

Ce verdict, uniquement susceptible d'un pourvoi en cassation sous 15 jours, prononcé après huit heures de délibérations, est conforme aux réquisitions de l'avocat général, Yves Moreau, qui avait dénoncé le caractère "psychopathe" du jihadiste français lors de son réquisitoire. La décision a été jugée "juste et proportionnelle" par l'avocat des époux Riva, les deux premières des quatre personnes abattues ce 24 mai 2014.

Dans ses motivations, la cour d'assises a fustigé l'"absence absolue de regrets" de Mehdi Nemmouche à l'égard des victimes, dont "il n'a jamais parlé" et "n'a pas hésité a salir la mémoire pour le seul besoin d'accréditer son prétendu piège".


 

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