Plus de 1.000 victimes belges de l’Église se sont signalées depuis la révélation de l’affaire Vangheluwe en 2010. La question des scandales sexuels sera au cœur d’une rencontre dès demain entre le pape Francois et les plus hauts représentants de l'Église. Souvent, les faits remontent à plus de 30 ans. Danielle fait partie des victimes. Elle avait 65 ans quand elle a révélé son secret.
A l’âge de 12 ans, Danielle allait presque tous les jours à l’Eglise pour nettoyer ou chanter dans la chorale. Elle confessait aussi ses problèmes personnels, jusqu’au jour où le prêtre a commencé à la toucher. "Il me rassurait, il me disait que ce n’était pas grave, que je devais accepter, qu’il n’y avait pas de problème, et que je ne devais pas m’inquiéter… ", se souvient la victime.
Elle tente ensuite d’éviter l’église mais l’école et sa famille la forcent à y aller. "Tous les samedis, il y avait un viol avec pénétration", confie Danielle.
A plusieurs reprises, elle a tenté d’en parler à des personnalités du clergé mais à chaque fois on lui donnait la même réponse. "On me disait que j’avais vraiment fait une grosse bêtise, qu’il ne fallait en parler à personne, sinon je ne serai jamais religieuse".
Elle se rend compte qu'elle n'est plus seule
Après de nombreuses tentatives, Danielle a réussi à partir, elle a trouvé un travail, puis elle s’est mariée. Elle a fait une psychanalyse pendant plusieurs années et elle a écrit un manuscrit pour raconter son histoire, elle l’a d’abord montré à sa famille. "Tout le monde m’a dit : ‘Mon dieu on n’aurait jamais pu penser, toi qui fait toujours plein de choses etc.’. J’ai été très bien accueillie", rapporte-t-elle.
Lorsque le scandale a éclaté en 2010, Danielle s’est rendu compte qu’elle n’était plus seule. Elle a publié un livre et a décidé de témoigner. "On a une capacité énorme en nous qui permet de nous relever et c’est à ça que je crois, le reste je n’y crois plus", conclut Danielle.
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