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Le djihadiste surnommé 'le bourreau de Raqqa' parle: "Je veux retourner à la maison, en Belgique"

Le djihadiste surnommé 'le bourreau de Raqqa' parle: "Je veux retourner à la maison, en Belgique"
Capture d'écran de l'interview © Il Fatto Quotidiano"
 
 

Le Belge Anouar Haddouchi, surnommé le "bourreau de Raqqa" et soupçonné d'être impliqué dans le financement des attentats de Paris et Bruxelles, nie toute activité terroriste dans une interview au journal italien Fatto Quotidiano, relayée par SudPresse mardi. Emprisonné en Syrie, il veut être jugé en Belgique.

Deux journalistes italiens ont ramené une interview très étonnante d'un séjour en Syrie, où ils avaient négocié durant de longs mois avec les autorités pour obtenir un entretien avec des prisonniers djihadistes. Alberto Marzocchi et Gianni Rosini, travaillant à "Il Fatto Quotidiano", voulaient discuter avec des Européens enfermés dans une prison située à Rmelan, dans le Nord-Est de la Syrie, près de la Turquie.  

Ils ignoraient quel prisonnier ils allaient interroger, racontent-ils dans cet article et cette vidéo. Après un Allemand peu bavard, ils parlent avec une autre personne durant quelques minutes, sans savoir qu'il s'agit d'Anouar Haddouchi, surnommé "le bourreau de Raqqa" et soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Paris et Bruxelles. 

Le Belge y est détenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Abou Suleiman al Belgiki - son nom de guerre dans les rangs de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) - est détenu pour avoir décapité au moins 100 personnes lors de la guerre civile syrienne. "Je n'ai jamais tenu une arme, je n'ai jamais tué personne pour Daesh", assure-t-il. Il dit regretter son aventure au sein de l'EI, qu'elle s'est transformée en "mauvais rêve" et qu'il veut "retourner à la maison, en Belgique, et construire une vie normale", explique le journal.

Employé administratif...

L'homme soutient notamment avoir travaillé dans un des bureaux administratifs de l'Etat Islamique à Tell Abyad, qui enregistrait les arrivées depuis la Turquie. "Après quelques jours, je me suis rendu compte que la vie n'était pas comme on me l'avait racontée. Je ne pouvais pas exprimer mon opinion, j'aurais été en danger si je l'avais fait. A ce moment a commencé mon 'bad dream', mon mauvais rêve. Je voulais partir mais ce n'était pas possible."

Le Fatto Quotidiano souligne toutefois avoir décelé de nombreuses contradictions dans les explications d'Anouar Haddouchi, "par moments grotesques", notamment lorsqu'il affirme ne jamais avoir mis les pieds à Raqqa avant d'ajouter qu'il y a vu un homme tué par l'EI, "probablement un policier". 

Il ne connait personne

Le journal rappelle que l'enquête belge sur les attentats a détecté sur le compte personnel d'Anouar Haddouchi un virement d'environ 3.500 euros destiné à Mohamed Abrini, l'un des suspects des attentats terroristes de Paris et Bruxelles. "Je ne connais pas les terroristes belges", indique-t-il pourtant au journal italien.

Haddouchi a été arrêté en compagnie de son épouse, Julie Maes, par les troupes kurdes après la chute de Baghouz, le dernier bastion de l'Etat islamique (EI) en Syrie. On ignore pour l'instant où il sera jugé.

Les deux journalistes se disent très étonnés du ton de l'interview, léger car ils ne connaissaient pas l'identité du prisonnier. "Nous avons parlé avec lui de la beauté de certains quartiers de Bruxelles, du dernier match de Barcelone, son équipe favorite, de sa famille…"

 

 

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