Le procureur général a martelé vendredi, devant la cour d'assises de Flandre occidentale, que la culpabilité d'Alexandru Caliniuc, 27 ans, ne faisait aucun doute. Ce ressortissant roumain est accusé de viol avec acte de torture et d'assassinat sur la personne de Sofie Muyle, également âgée de 27 ans.
"Tout le monde aurait pu être Sofie. Alexandru voyait ses victimes comme des objets", a déclaré la représentante du ministère public. Sortie d'un café de Knokke pour prendre l'air sur la plage, Sofie Muylle est devenue "la proie d'Alexandru, un pur prédateur sexuel", a poursuivi le procureur. "Il a reconnu avoir abusé de la situation, découvrant la victime inconsciente. À ce moment, plutôt que d'appeler à l'aide comme une personne normale, il a décidé de la violer et de la cacher sous un ponton, au milieu de canettes de bière, d'où elle n'était pas visible pour les joggeurs et promeneurs."
L'accusé a toujours nié toute forme de violence. Pourtant, "les blessures aux visages, dans sa bouche et au niveau de la nuque indique une manoeuvre d'étouffement", a relevé le ministère public. Ces violences ne sont pas la cause de la mort, mais elles ont accéléré le processus d'hypothermie. Quelques mois après les faits, Alexandru Caliniuc a été rattrapé en Roumanie. Les images découvertes sur son téléphone sont "lugubres, dignes d'un snuff movie", a fustigé le procureur. "Il n'a pas seulement provoqué la mort, il a aussi photographié et filmé la mort. Il s'est comporté comme le metteur en scène d'un film dont il était l'acteur principal", a-t-elle ajouté, rappelant que l'accusé avait reconnu se masturber en revisionnant les images. Le récit a été trop difficile à supporter pour le frère de Sofie Muylle, contraint de quitter la salle d'audience. "Voyez l'horreur que vous avez commise. Cela ne vous fait rien, un sadique se cache en vous", a adressé le procureur à l'accusé. Les activités sexuelles de ce dernier ont aussi été détaillées. "Pornographie, femmes, hommes, transexuels, peu importe... A peine en détention, il a tenté d'agresser sexuellement un co-détenu. En prison, il est décrit comme dérangé et pervers. Quel a pu être son comportement en dehors?"
Concernant l'intention, le ministère public a souligné qu'Alexandru avait eu largement le temps de réfléchir au sort de Sofie Muylle. "Il l'a délibérément laissée mourir." La défense aura la parole encore ce vendredi.
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