(Belga) Joaquim Barbosa, ancien président de la cour suprême, perçu ces dernières semaines comme l'homme providentiel à quelques mois d'une présidentielle très indécise au Brésil, a annoncé mardi qu'il renonçait à se présenter.
M. Barbosa, qui, s'il avait élu aurait été le premier Noir à la tête du Brésil moderne, a annoncé son renoncement dans un tweet "après des semaines de grandes réflexions". "C'est décidé", a-t-il tweeté. "J'ai arrêté ma décision. Je ne serai pas candidat à la présidence de la république. Cette décision est totalement personnelle". M. Barbosa, 63 ans, était crédité de 10% des intentions de vote, en 3e position, dans le dernier sondage Datafolha pour le scrutin d'octobre, le plus incertain de l'Histoire moderne du Brésil. Pourtant il n'avait pas annoncé sa décision d'être candidat et n'a aucune expérience politique. Sa réputation d'homme intègre dans un pays où la classe politique est totalement déconsidérée en raison d'une avalanche de scandales de corruption, en avait fait pour certains le sauveur pouvant panser les plaies du Brésil. A la Cour suprême, son principal fait d'armes a été sa croisade anticorruption entamée en 2005 et qui a fait tomber, avec le scandale du "mensalao", des proches de l'ex-président Lula au sein du Parti des travailleurs (PT, gauche), accusés d'achats de voix. M. Barbosa s'était récemment affilé au Parti socialiste brésilien (PSB), laissant entrevoir une candidature à la présidentielle où il aurait pu ratisser largement dans l'électorat centriste. Mais il n'a pas caché ses états d'âme. "Je n'ai pas encore réussi à me convaincre d'être candidat", avait-il déclaré le mois dernier, ajoutant que sa famille était défavorable à ce qu'il se présente. Cet aîné de huit enfants dont le père était maçon est entré dans la vie active en faisant le ménage dans un tribunal du travail de la capitale Brasilia. Il a pu étudier le droit à l'Université de Brasilia, a été brièvement diplomate, et est devenu polyglotte tout en se hissant jusqu'à la Cour suprême, dont il est devenu le premier président noir. Plus de la moitié de la population se définit comme non-blanche au Brésil, où le racisme est tenace et où aucun Noir n'a de poste proéminent en politique ni dans les affaires. (Belga)
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