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Organisation criminelle de vols de voitures: quatre mandats d'arrêt après une perquisition chez des concessionnaires BMW et Mercedes

 
 

Une douzaine de personnes ont été interpellées mardi à la suite de perquisitions menées en région bruxelloise, dans le Brabant flamand et en Wallonie, a indiqué mercredi après-midi Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral. "Parmi les personnes interpellées, quatre ont été placées sous mandat d'arrêt et deux autres ont été libérées sous conditions", a-t-il précisé.

Au lendemain d'une douzaine de nouvelles perquisitions dans le cadre d'une enquête liée à un important dossier d'escroqueries autour de la vente de véhicules d'occasion menée par la police fédérale, quatre individus interrogés ont été placés sous mandat d'arrêt et deux autres ont été inculpés et remis en liberté sous conditions. D'autres étaient toujours entendus ce matin par les enquêteurs.

Si l'enquête dans le dossier "mère" est clôturée et la procédure judiciaire suit son cours pour un futur procès, d'autres dossiers liés à cette importante enquête sont toujours en cours et traités séparément. C'est le cas du dossier qui a mené aux perquisitions de mardi matin. Elles ont été effectuées à une douzaine d'adresses en région bruxelloise, dans le Brabant flamand et en Wallonie, notamment chez des concessionnaires de voitures BMW et Mercedes, dont un à Woluwe-Saint-Lambert. Il est question, selon le porte-parole du parquet fédéral, d'arnaques ayant permis à des personnes d'obtenir des véhicules neufs, tandis que le dossier "mère" concerne plutôt des arnaques autour de l'achat de véhicules d'occasion.

Selon une source, les enquêteurs interrogent notamment des vendeurs afin d'obtenir des éclaircissements sur la vente de certains véhicules avec un plan de financement. Lorsqu'un client demande un plan de financement pour son achat, le concessionnaire transmet un dossier à un organisme de financement avec des informations comme par exemple les revenus de l'acheteur. Sur base de ce dossier, l'organisme de financement décide s'il finance ou pas l'achat de la voiture pour le client. Si le l'organisme de financement donne son accord, le concessionnaire vend la voiture à l'acheteur qui devra alors rembourser l'organisme. Mais parfois, un acheteur ne rembourse pas l'organisme de financement. C'est notamment pour ce genre de cas que des enquêteurs se seraient présentés ce matin et auraient interrogé des vendeurs pour vérifier qu'il n'y a pas eu corruption.

L'affaire d'arnaques autour de la vente de véhicules d'occasion est d'une ampleur considérable avec 79 inculpés, 1.000 victimes, 6,5 millions de préjudices estimés et des dizaines d'avocats puisque la procédure judiciaire est déjà en cours. Une des victimes a témoigné ce lundi 10 février dans le RTL INFO 19h (voir reportage au bas de l'article).

Gigantesque opération en mai 2019

Le dossier concerne une organisation criminelle responsable d'escroqueries via l'achat de véhicules d'occasion et dont les principales victimes sont les vendeurs, des particuliers qui mettaient en vente leurs véhicules via des annonces postées sur des sites web spécialisés. De prétendus acheteurs répondaient aux annonces. De faux virements étaient ensuite effectués devant le vendeur, auquel était montrée sur un téléphone ou une tablette une fausse confirmation d'envoi de virement bancaire. Puis le véhicule acheté était rapidement exporté vers l'étranger.

Dans cette affaire, une mobilisation considérable de forces de police a mené, le 7 mai 2019, à une vague de perquisitions en régions bruxelloise et carolorégienne, mais aussi en France, essentiellement sur des sites occupés par des gens du voyage, et à l'interpellation d'une cinquantaine de personnes.

Ce sont aussi 90 caravanes, 91 voitures et 34 biens immobiliers qui ont été saisis ainsi que des bijoux, de l'argent liquide et des armes. Par ailleurs, de nombreux mandats d'arrêt européens ont été délivrés à l'encontre de suspects à l'étranger. Dans les jours et semaines suivantes, d'autres perquisitions ont été orchestrées, notamment dans un commissariat de la police locale de Roux, dans la région de Charleroi, et dans les locaux des unités spéciales de la police fédérale à Etterbeek (Bruxelles).

Plusieurs policiers sont inculpés pour corruption. Une étude notariale, une banque, un garage automobile ainsi que le service d'immatriculation des véhicules (DIV) ont également été perquisitionnés, aboutissant à d'autres inculpations, notamment pour corruption, blanchiment d'argent et faux.


 

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