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Liège: ce lundi s'ouvre "sans doute l'un des procès les plus pénibles et les plus sombres de l'histoire"

 
 

Le procès des assassins présumés Valentin Vermeesch, un jeune de 18 ans qui souffrait d'un handicap mental, s'est ouvert véritablement ce lundi à la cour d'assises de Liège, après la constitution du jury la semaine dernière.

Le procès de ces jeunes, Alexandre Hart (21 ans), Belinda Donnay (22 ans), Dorian Daniels (22 ans), Loïck Masson (23 ans) et de Killian Wilmet (18 ans, mineur au moment des faits), cinq Hutois, s'est ouvert véritablement ce lundi à 9h00 par la lecture de l'acte d'accusation puis celle des actes de défense des avocats des accusés.

Les yeux rivés vers le sol, quatre des cinq accusés ont écouté les détails de cet acte d'accusation essentiellement à charge. Seul un des cinq accusé, Alexandre Hart, a écouté et regardé attentivement l'avocate générale lire le document. q

Ensuite, la présidente de la cour d'assises mènera un interrogatoire des 5 bourreaux présumés, durant lequel ils vont devoir détailler tout, des sévices subis par la victime jusqu'à sa mise à mort. Ce sera "sans doute l'un des procès les plus pénibles et les plus sombres de l'histoire judiciaire belge", estime notre journaliste Antoine Schuurwegen.


Rappel des faits

Valentin Vermeesch, un Hutois âgé de 18 ans souffrant de handicap mental, avait été tué la nuit du 26 au 27 mars 2017 à Wanze, lors d'une très longue scène de violences et de tortures avant d'être précipité dans la Meuse, où il s'était noyé. Son cadavre avait été retrouvé le 14 avril, les mains menottées dans le dos et un essuie de vaisselle noué autour du cou.

L'enquête avait mené à plusieurs de ses connaissances à Huy. La veille des faits, en soirée, il avait été invité dans un appartement du quartier de Statte, où il avait subi des gages et des moqueries. La scène avait ensuite dégénéré et, dans une dynamique de groupe, les cinq accusés lui avaient porté des coups et infligé des tortures. Le dossier évoque des scènes de sévices sexuels, des traitements inhumains et dégradants et des faits de coups puissants. Valentin Vermeesch avait aussi été menotté dans le dos. Après plusieurs heures de violences, les bourreaux de Valentin lui avaient fait croire qu'il pouvait s'échapper. Mais ils l'avaient rattrapé avant de l'attacher à une barrière et de lui imposer de nouvelles tortures. Finalement, il avait été jeté vivant à l'eau pour que les jeunes se débarrassent de lui et qu'il ne les dénonce pas. Les agresseurs avaient de plus filmé le calvaire subi par le jeune homme. La tablette numérique du plus jeune d'entre eux, âgé de 16 ans, contenait les images des sévices. Quatre accusés étaient majeurs au moment des faits. Ce cinquième était mineur d'âge mais le juge de la jeunesse a prononcé un dessaisissement pour le renvoyer devant la cour d'assises de Liège.


"Casting" du procès

L'avocate générale Pascale Schils soutiendra à l'encontre des cinq accusés des chefs d'assassinat, de torture, de traitements inhumains, de viol, d'attentat à la pudeur, de séquestration et de menaces de mort et de coups sur une personne dont la situation de vulnérabilité était connue des auteurs des faits.

Alexandre Hart est défendu par Me Molders-Pierre. Belinda Donnay a pour conseils Me Van Laenen et Me Franchimont, tandis que Me Solfrini et Me Rodeyns assurent la défense de Dorian Daniels. Loïck Masson est défendu par Mes Mallants et Jaminon. Killian Wilmet (mineur au moment des faits) est quant à lui défendu par Me Mercier et Me Van de Wijngaert.

Les parties civiles seront représentées par Me Wilmotte et Me Lamy.

Le procès "sera long", a averti la présidente, Catherine Urbain, puisqu'il devrait durer au moins jusqu'au 12 juin.

177 témoins seront entendus.


 

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