L'expert en contre-terrorisme Claude Moniquet fait le point sur les nouveaux attentats déjoués à Bruxelles. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le commissariat central de la police est visé. Doit-on dès lors craindre un nouveau relèvement de la menace terroriste par l'OCAM ?
Claude Moniquet, l’expert en contre-terrorisme, invité du JT de 13h, est revenu sur l’attaque dont le commissariat de Bruxelles avait déjà été la cible. Un attentat qui avait été évité le week-end durant lequel la capitale avait été placée au niveau d'alerte à 4.
"La police avait pris position de manière très musclée autour de la Grand-Place et autour de la rue Marché au charbon en bloquant entre autres les rues avec des autobus pour éviter manifestement des assauts de véhicules. On a alors appris par la suite qu’un attentat avait été évité ce soir-là contre le commissariat", relate-t-il.
Sur le profil des deux personnes arrêtées par la police lors de perquisitions antiterroristes menées en trois endroits de Belgique ces deux derniers jours, Claude Moniquet déclare: "On en saura sans doute plus dans les heures ou les jours à venir. Ce qu’on peut dire probablement, c’est qu’il n’y a pas de liens factuels avec le dossier des attentats et la recherche des complices. On est plus dans le contexte d’une menace globale contre les intérêts européens, qui avait été annoncé par la police autrichienne le 26 décembre dans un communiqué disant que plusieurs capitales européennes pourraient être visées par des attentats durant les fêtes de fin d’année."
Cette situation pourrait-elle amener l’OCAM (l’organe de coordination d’analyse de la menace) à relever au niveau 4 le niveau d’alerte à Bruxelles ?
"Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a une inquiétude majeure. Le parquet est assez clair dans ses termes. On parle d’un attentat en préparation. Du matériel a été saisi mais ça signifie aussi que des armes et des explosifs n’ont pas été retrouvés. Sont-ils cachés quelque part ou sont-ils aux mains d’autres membres du groupe qui pourraient passer à l’acte malgré tout ? C’est la réponse à cette question qui déterminera le passage ou pas au niveau supérieur."
Le feu d'artifice du 31 décembre aura-t-il lieu ?
Une réunion aura lieu ce soir à la Ville de Bruxelles pour déterminer si le feu d’artifice prévu le 31 décembre aura bel et bien lieu. Ce projet d’attentat s’il se confirme, était planifié pour la fin d’année. "Il faut être prudent parce qu’il ne faut pas faire paniquer la population", insiste Claude Moniquet. "Rappelons-nous qu’après le 11 septembre 2001, chaque année, on nous a dit qu’il y allait avoir un attentat à Noël ou au Nouvel An et au final, rien ne s’est passé. Ce qui est clair, c’est que le niveau de la menace a changé et il est beaucoup plus élevé qu’il y a une dizaine d’années. Ça ne veut pas dire qu’il y aura fatalement un attentat même s’il est clair que rassemblement de foule symbolique du changement d’année et une capitale européenne, forment un cocktail assez séduisant malheureusement pour les terroristes."
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