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Comment un individu fiché peut-il tuer un policier juste après avoir fait part de ses intentions à la police? La réaction du ministre de la Justice

 
 

Un individu radicalisé, fiché par l'OCAM et ancien détenu, a tué un policier en patrouille jeudi soir à Schaerbeek. Le matin même, l'assaillant s'était présenté au commissariat pour faire part de sa haine envers la police et pour demander un suivi psychologique. Comment expliquer que l'auteur des faits ait quitté l'hôpital où il a été transféré et qu'il ait pu s'en prendre aux forces de l'ordre quelques heures plus tard? Le magistrat en poste au moment des faits ne pouvait-il pas prendre une autre décision que l'envoi vers un hôpital et lancer une enquête? Ces questions sont dans tous les esprits après le drame. Notre journaliste les a posées au ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, ce vendredi soir.

Hanan Harrouch: Comment expliquer qu'une personne qui est fichée et se présente au commissariat, déclarant avoir l'intention de nuire, qu'elle puisse passer à l'acte le soir-même?

Vincent Van Quickenborne: Il faut savoir qu'hier matin (jeudi matin), cette personne s'est présentée au commissariat. Dans le PV est noté que la personne sentait de la haine envers la police, voudrait commettre un attentat, mais en même temps a dit "Je ne veux pas le faire, je veux être aidé, je veux une vie normale, aidez-moi s'il-vous-plaît". Alors la police a pris contact avec le service anti-radicalisme de son domicile, où ils ont dit que c'était une personne avec des problèmes psychiatriques. Après, on a pris contact avec le magistrat. Sur la base des informations, il a dit "Maintenant il faut le diriger vers un centre psychiatrique d'un hôpital, c'est le lieu où aujourd'hui ce monsieur doit être dirigé".

Hanan Harrouch: Aujourd'hui, cette décision du magistrat est vivement critiquée. Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce qu'il a pris la bonne décision?

Vincent Van Quickenborne: Pour arrêter une personne, il faut des indices de crime, de criminalité. Donc ça veut dire, est-ce qu'il y a un crime qui va se développer? Le magistrat a constaté que si une personne veut attaquer la police, elle ne va quand même pas se présenter au commissariat de police pour dire "Aidez-moi". Donc, sur base de ça, il a décidé de renvoyer vers un centre psychiatrique. Il faut savoir que le parquet de Bruxelles doit faire ses décisions de mise en observation 1.000 fois par an. Donc ce sont des décisions difficiles, mais ils le font. Donc ici c'est une décision de magistrat.

Hanan Harrouch: Comment est-ce qu'on peut expliquer que la personne ait pu sortir de l'hôpital? Il n'y avait pas de place pour l'accueillir?

Vincent Van Quickenborne: La personne a été transférée par la police vers l'hôpital. Là, la police l'a donné entre les mains de l'hôpital. À partir de là jusqu'à l'attentat, on n'a pas encore suffisamment d'informations. C'est l'enquête qui est en cours pour savoir ce qui a été dit à ce moment-là, qu'est-ce qu'on a fait, et quand la personne est sortie de l'hôpital. C'est l'enquête qui va le démontrer. J'ai demandé aussi au procureur général de Bruxelles, qui est l'autorité sur le procureur de Bruxelles, pour me donner un rapport de tout ce qui s'est passé lors de ces heures, de ces minutes. Je peux vous assurer, en tant que ministre de la Justice, qu'il faut la totale transparence dans cette affaire.


 

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