Les émeutes survenues au coeur de Bruxelles le 11 novembre 2017 avaient choqué toute la Belgique. Près de deux mois plus tard, le procès de plusieurs suspects est lancé ce vendredi. Le parquet a notamment requis une peine de 3 ans de prison devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, à l'encontre d'un jeune homme de 18 ans accusé d'avoir incendié une camionnette.
Six prévenus comparaissent ce vendredi depuis 8h45 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour des faits commis le 11 novembre : vols avec violence, dégradation, rébellion armée à plusieurs, ou encore menace écrite. Pour ce dernier chef d’inculpation il s’agit du rappeur Benlabel. Sept mineurs ont également été interpellés. Ils relèvent du tribunal de la jeunesse.
D'autres procès sont prévus devant le tribunal correctionnel de Bruxelles: le 19 janvier comparaîtra un homme soupçonné d’avoir détruit un feu de signalisation le 11 novembre. En février, d’autres personnes comparaîtront en procédure accélérée également. Elles sont suspectées d’avoir pris part aux émeutes de novembre à Bruxelles.
L'enquête sur les faits n'est pas terminée. La police espère identifier encore d’autres auteurs des violences de novembre à Bruxelles. La police a procédé à 31 interpellations en tout, notamment grâce aux caméras de surveillance et aux photos de témoins.
Un jeune accusé d'avoir incendié une camionnette
L'un des individus arrêtés est accusé d'avoir incendié une camionnette. Le parquet a exposé que ce jeune homme, Nassim B., était reconnaissable sur des images de caméra de vidéo-surveillance. "On peut voir que l'individu qui boute le feu à la camionnette porte une veste de training rouge. Son visage est caché par une écharpe, mais sur d'autres images, ce même homme portant une veste de training rouge est reconnaissable", a affirmé le procureur.
Le prévenu, lui, a admis qu'il était présent lors des émeutes mais il a contesté avoir bouté le feu à un véhicule. Il a néanmoins déclaré qu'il ne se souvenait pas de tout car il était sous l'emprise de stupéfiants. Son conseil, Me Mehdi Abbes, a plaidé l'acquittement, affirmant que les seules images de caméra étaient insuffisantes pour fonder la culpabilité. A titre subsidiaire, l'avocat a plaidé pour une peine de travail.
Le 11 novembre dernier, des rixes avaient éclaté dans le centre de Bruxelles, où de nombreuses personnes s'étaient rassemblées après la qualification de l'équipe nationale marocaine à la prochaine Coupe du monde de football.Le jugement à l'encontre de Nassim B., tout comme celui à l'encontre de Mohamed E.B., pour lequel le parquet a requis deux ans de prison, seront prononcés le 2 février prochain.
Que risquent les suspects?
Les peines encourues sont très diverses en fonction des infractions. Elles vont jusqu’à 10 ans de prison en cas de rébellion armée à plusieurs. Pour coups et blessures à agent de police, le suspect encourt jusqu’à deux ans de prison.
Pour le rappeur Benlabel: jusqu’à 2 ans de prison et une amende pouvant atteindre les 19.200 euros pour menace écrite et utilisation des télécommunications (dans ce cas Facebook) pour inciter à commettre des dommages.
Rappel des faits
Des émeutes ont éclaté à 3 reprises à Bruxelles en novembre dernier:
- Le 11 novembre à la Bourse après le match de football entre le Maroc et la Côte d’Ivoire, la police a arrêté 17 personnes. Sur les dix personnes majeures interpellées, une a été placée sous mandat d’arrêt et sera jugée plus tard, six sont convoquées ce vendredi devant le tribunal correctionnel, dont le rappeur Benlabel. Une autre personne comparaîtra le 19 janvier pour destruction d’un feu rouge. Sept mineurs ont également été interpellés. Les émeutes avaient impliqué quelque 300 personnes et fait 23 blessés, dont 22 policiers. Des voitures avaient été incendiées et des magasins pillés.
- Le 15 novembre, de nouvelles émeutes ont lieu place de la Monnaie à l’occasion de la venue de la starlette française de Snapchat Vargasss92. Le jeune homme est suivi par 450.000 fans sur le réseau social. Neuf mineurs et un majeur sont arrêtés.
- Le 25 novembre, une manifestation contre l’esclavage en Libye dégénère en émeutes sur l’avenue Louise. Trois mineurs et un adulte sont arrêtés. Seize autres émeutiers ont été identifiés.
Un rappeur devant la justice pour les émeutes du 11 novembre
Le rappeur Bruxellois Benlabel, 32 ans, est soupçonné d'avoir incité à l'émeute sur Facebook. Il nie les faits qui lui sont reprochés. Il est inculpé pour menaces écrites et pour utilisation de moyens de communication électronique pour commettre des dommages. "On va tout cramer à Lemonnier", avait écrit Jelali D., aussi connu sous le nom de Benlabel. L'homme a publié une chanson sur les réseaux sociaux 8 jours après les émeutes dans laquelle il dit servir de bouc-émissaire à la police et aux médias.
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