(Belga) Le parquet de Bologne (Italie) enquête sur une organisation qui exploite des ouvriers italiens en Belgique. Le dossier judiciaire, qui a débouché sur l'arrestation de 16 personnes en Italie en juin, laisse entrevoir une connexion nette entre le sommet d'un clan mafieux et une activité économique entre Bruxelles et Namur, rapporte samedi Le Soir, qui évoque l'exploitation et le racket de maçons et charpentiers.
Le Soir s'est procuré un document de 261 pages décrivant les preuves pesant contre 76 personnes visées par l'instruction. Parmi elles, un résident de Dilbeek, Mario Timpano, soupçonné d'être le relais en Belgique du clan Grande Aracri de la mafia calabraise. Le juge, sur la base de nombreuses écoutes téléphoniques, a mis au jour une organisation amenant des ouvriers précaires jusqu'à Bruxelles pour qu'ils y soient exploités sur des chantiers au profit du clan. Début 2017, "pour effectuer des travaux dans la Région bruxelloise, consistant en la construction de 350 appartements pour le compte d'une entreprise locale, Davide Gaspari et Salvatore Grande Aracri ont recruté des travailleurs, les ont amenés en Belgique et placés dans des conditions d'exploitation", expliquent les magistrats. Huit victimes (4 maçons et 4 charpentiers) ont été identifiées rien que dans les premiers mois de 2017. Des salaires de 6,75, 8 ou 10 euros de l'heure sont évoqués. (Belga)
Vos commentaires