Le parquet a requis mercredi, devant le tribunal correctionnel du Brabant wallon, des peines de travail d'au moins 200 heures à l'encontre de cinq prévenus qui doivent répondre de fraude au Covid Safe Ticket. Les cinq jeunes, qui travaillaient en 2021 comme étudiants intérimaires dans des centres de vaccination de Wavre et Court-Saint-Étienne, ont accepté d'encoder frauduleusement l'identité de personnes refusant d'être vaccinées sur la plateforme informatique des centres de vaccination. Cela a permis aux personnes concernées d'obtenir indûment un Covid Safe Ticket.
Les prévenus sont en aveux partiels. Ils affirment ne pas savoir combien de personnes ont été encodées dans le système sans avoir reçu le vaccin. Certains indiquent avoir commis cette fraude l'un pour l'autre, ou seulement pour des proches. D'autres avouent avoir cédé à la pression de tiers, contre rémunération.
Deux listings établis par les responsables des centres ont dénombré 49 cas suspects, puis 23 supplémentaires. Les enquêteurs ont trouvé des photos de carte d'identité dans le GSM de plusieurs prévenus, repéré des mouvements bancaires suspects ou découvert de l'argent en espèces chez eux.
Ces étudiants encodaient la vaccination en Brabant wallon de personnes venant parfois de Flandre ou de Liège. Des cas d'autant plus suspects qu'il est apparu que le laps de temps entre l'heure d'entrée et l'heure de sortie du centre ne permettait pas physiquement de procéder à la vaccination. Certains jours, le nombre de personnes déclarées vaccinées ne correspondait pas au nombre de doses utilisées.
À l'audience, le ministère public a souligné la gravité des faits, qui sapaient un système de protection collective. Mais il a aussi tenu compte du jeune âge des prévenus, de leur absence d'antécédents et de leur insertion dans la société. Des peines de travail de minimum 200 heures ont été requises.
Le jugement sera rendu le 6 novembre.
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