Le tribunal correctionnel du Hainaut, division de Mons, a condamné lundi plusieurs hommes impliqués dans un vol de kérosène au préjudice de l'OTAN. Le chef de la bande, d'origine russe, écope par défaut de huit ans de prison ferme. Plus de deux millions de litres avaient été détournés pendant près d'un an depuis un pipeline traversant la commune de Beloeil.
Une peine de 8 ans de prison ferme a été prononcée, par défaut, contre un prévenu d'origine russe, considéré comme le chef de cette organisation criminelle. Il écope en outre d'une amende de 240.000 euros. Un prévenu roumain, qui lui servait de chauffeur, a été acquitté. Un troisième homme, italien, d'abord considéré par le ministère public comme dirigeant de cette organisation criminelle, est finalement qualifié de preneur de décision par le tribunal, soit le deuxième grade sur l'échelle de l'organisation criminelle. Il est condamné à une peine de quatre ans de prison et à une amende de 160.000 euros.
Leurs arrestations immédiates ont été demandées par le parquet. L'avocate du prévenu italien s'y est opposée, déclarant que son client était en Italie et qu'il purgera sa peine dans son pays. L'arrestation n'a pas été prononcée. Par contre, l'arrestation du prévenu russe a été prononcée.
Des baisses anormales de pression constatées sur le pipeline
L'affaire a éclaté lors de l'été 2019. Un représentant belge de la Belgian Pipeline Organisation (BPO) avait déposé une plainte constatant des baisses anormales de pression sur le pipeline situé entre Quevaucamps (Beloeil) et Rumes, depuis décembre 2018. Le 17 septembre 2019, un camion immatriculé en Italie était arrêté sur une aire d'autoroute à Froyennes (Tournai). Il transportait du kérosène. Le chauffeur italien a été acquitté par le tribunal de toutes les préventions retenues contre lui.
Suite aux déclarations de cet homme, les policiers ont découvert qu'un tuyau reliait un pipeline appartenant à l'OTAN à un entrepôt situé à Basècles (Beloeil), loué par un Moldave qui était à la tête d'une entreprise de transport routier depuis 2014. Ce dernier a écopé d'une peine de trois ans de prison, assortie d'un sursis probatoire de cinq ans pour ce qui excède la détention préventive subie, et d'une amende de 8.000 euros.
L'entrepôt était surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept par deux hommes originaires d'Europe de l'Est. Ces derniers ont écopé d'une peine de deux ans. L'un d'eux, qui a comparu détenu, a bénéficié d'un sursis de cinq ans. Des acquittements ont été prononcés pour les préventions de recel. Le tribunal estime enfin que le faux et usage de faux documents est retenu pour la seule journée du 17 septembre.
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