Trois personnes sont décédées dans une collision entre deux trains à Saint-Georges-sur-Meuse dimanche soir. Neuf personnes sont également blessées à des degrés divers et certaines sont dans un état critique, selon un bilan provisoire. Une question vient directement à l'esprit: comment est-ce possible qu'un train percute de plein fouet un autre train sur la même voie?
Les enquêteurs envoyés sur les lieux du tragique accident à Saint-Georges-sur-Meuse se font très discrets. Ils n'écartent pour l'instant aucune piste et n'ont pas émis la moindre hypothèse de façon officielle.
Selon les premières constations, trois wagons au total ont déraillé: deux du train de passagers et un du train de marchandises. A 23h03, le train de passagers a percuté l'arrière d'un train de marchandises, à l'arrêt ou qui s'apprêtait à démarrer, selon les informations de la SNCB. Les deux wagons à l'avant du train de passagers ont déraillé, la première voiture est complètement couchée sur la voie, l'autre l'est partiellement. Le train de marchandises, qui comptait une trentaine de wagons, transportait des pierres calcaires.
Des perturbations sur la ligne liées à la foudre ce dimanche
Le porte-parole d'Infrabel ne s'est encore prononcé sur aucune hypothèse, mais il a néanmoins précisé qu'un incident lié à la foudre avait eu lieu sur la ligne dans la journée de dimanche. Le compte twitter de la SNCB avait en effet mentionné vers 21h30 dimanche soir "un dérangement de la signalisation" sur cette ligne L125 entre Amay et Engis, précisant alors que la situation était rétablie et que la circulation avait repris normalement.
Le brouillard en cause?
Avec le brouillard, la visibilité était très réduite dans les environs lundi matin. Selon Infrabel, le brouillard a pu jouer un rôle mais pour l'heure rien n'est confirmé.
Dysfonctionnement du système de freinage sécurisé?
Les trains belges sont équipés d'un système de freinage sécurisé, le TBL1+ (Transmission Balise Locomotive 1+) qui vérifie de manière ponctuelle la vitesse moyenne du train. Ce système permet d'éviter qu'un conducteur ne franchisse un feu rouge. Presque l'ensemble du réseau ferroviaire (99,99%) est équipé de ce système. Aurait-il mal fonctionné ? "C'est à l'enquête de le déterminer", avance Frédéric Sacré, qui reste prudent.Seule l'enquête permettra de faire la lumière sur la collision lors de laquelle trois personnes ont perdu la vie. "Les investigations sont complexes parce qu'elles concernent non seulement l'infrastructure mais aussi le matériel du train", conclut M. Sacré.
Aucune confirmation d'un problème de signalisation à ce stade
Le porte-parole d'Infrabel, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, Frédéric Sacré ne confirme pas que l'accident survenu dimanche soir à Saint-Georges-sur-Meuse est dû à un problème de signalisation. "Ce qui est anormal, c'est que le train de passagers a rattrapé le train de marchandises. La signalisation existe justement pour l'éviter. Mais nous ne pouvons pas encore affirmer qu'il y a eu un problème à ce niveau".
Ouverture d'une enquête judiciaire, experts et enquêteurs sur place
Le parquet et des enquêteurs sont sur place pour déterminer les causes et les circonstances de l'accident, a communiqué à la presse le représentant du gestionnaire d'infrastructure, Infrabel. "Plusieurs enquêtes sont menées de front par le parquet", a indiqué le bourgmestre Dejon. "La SNCB va participer à l'enquête de près", a encore précisé la société de chemin de fer.
Une enquête judiciaire sur base de coups et blessures involontaires ayant donné la mort sans l'intention de la donner est ouverte. Il s'agit de déterminer "quels sont les responsables s'il y en a", a indiqué à Belga Mme Gobin. D'autres enquêtes pourront aussi être ouvertes, interne aux chemins de fer ou au niveau des assurances, évoque-t-elle. A l'heure actuelle, pour les besoins de l'enquête, les quatre voies ferrées sont bloquées. Des enquêteurs de la police des chemins de fer ainsi que des experts légistes et ferroviaires ont été dépêchés sur place. Un hélicoptère doit en outre permettre de photographier le lieu de l'accident de haut, indique la magistrate. Les voies pourront ensuite être déblayées et libérées.
Le parquet doit donner son accord à Infrabel, le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, pour dégager les deux wagons touchés qui empêchent toute circulation sur les voies.
Le train de passagers circulait "à vive allure": le choc a été brutal
Hier soir, quelques heures après l'accident, le ministre fédéral de la Mobilité et le patron d'Infrabel, le gestionnaire du réseau de chemin de fer, ont tenu une conférence de presse. Aucun des deux n'a donné de détail sur les causes. Le patron d'Infrabel, Luc Lallemand, a tout de même précisé que le train de voyageurs circulait à vive allure, ce qui explique probablement la violence du choc. "Le train de voyageurs est véritablement dans un état lamentable, c'est très impressionnant. La première voiture est recroquevillée sur elle-même. Nous avons beaucoup de chance qu'il n'y ait pas plus de victimes", a décrit le bourgmestre de Saint-Georges-sur-Meuse, Francis Dejon.
Charles Michel s'engage à ce que la lumière soit faite sur les circonstances de l'accident
Le Premier ministre Charles Michel "tient à exprimer ses condoléances aux familles et aux proches des victimes de l'accident de train survenu dimanche soir à Hermalle-sous-Huy", a-t-il indiqué dans un tweet lundi matin. Charles Michel, qui exprime sa sympathie et ses voeux de prompt rétablissement aux personnes blessées, s'engage également à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'accident, a précisé son porte-parole à l'Agence Belga.
Le Premier ministre remercie et salue par ailleurs la réaction rapide et efficace des services de secours et des autorités locales. Un train de voyageur a percuté un train de marchandises dimanche soir à Saint-Georges-sur-Meuse, en province de Liège, tuant trois personnes et en blessant neuf autres selon un bilan provisoire.
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