Le parquet de Mons-Tournai a décidé mardi de faire appel de la décision prise, plus tôt dans la journée, par la chambre du conseil de Tournai, de placer le conducteur à l'origine du drame du carnaval de Strépy-Bracquegnies sous bracelet électronique.
L'appel du parquet étant suspensif, Paolo F. reste donc incarcéré à la prison de Tournai. La chambre des mises en accusation dispose de 15 jours pour statuer. Paolo F. est poursuivi pour homicide involontaire et coups et blessures involontaires ayant entrainé la mort dans le cadre d'un accident de la route.
Du coté des victimes, c'est toujours l'incompréhension qui domine. Plus de deux mois après le drame, la douleur et l'émotion sont toujours très vives. La décision de la chambre du conseil de Tournai leur a été communiquée. Un moment qu'ils appréhendaient.
"Il y avait deux solutions. Soit la libération conditionnelle, soit le maintenir en prison. J'espèrais cette dernière. Je sais bien que c'est la procédure. Mais nos amis ont été assassinés une deuxième fois et ça c'est grave", confie Antonio, une victime. "Libération conditionnelle avec le bracelet, c'est une liberté."
"C'est une blessure mentale indélébile. On doit vivre avec et aller de l'avant. On est suivi par rapport à ça, mais un jour comme aujourd'hui, on nous replonge au 20 mars avec tout ce qu'on a vécu ce jour-là", ajoute Ryan, une victime.
Des sentiments partagés pour certaines. De la colère et de la tristesse. Un besoin de réconfort comme seule réponse à apporter aujourd'hui. "Mes pensées vont vers ma belle soeur, mes nièces, mes parents, qui doivent aussi accueillir cette nouvelle qui est difficile à entendre. On s'y était préparé. Cela fait partie du devoir de l'instruction", poursuit Nicolas, le frère d'une victime.
Dans la rue des Canadiens, Grégory retourne sur les lieux où son frère a perdu la vie voici deux mois. "Il sera assigné, mais pas dans le coin. Notre crainte est qu'il soit assigné chez ses parents, qui se trouvent dans la même rue que nos parents à nous."
La sortie de l'auteur présumé est pour l'instant suspendue suite à l'appel du parquet. Les victimes et leurs proches attendent la décision de la chambre des mises en accusation.
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