Les différents intervenants des services de secours ont été entendus jeudi matin devant la cour d'assises de Liège au procès d'Eddy Michel, un enseignant liégeois âgé de 39 ans, accusé des assassinats de ses deux enfants. Les médecins urgentistes intervenus sur les lieux des faits ont été impressionnés par le côté inhabituel de cette intervention.
Les faits reprochés à Eddy Michel s'étaient déroulés le 30 septembre 2017 à Sainte-Walburge (Liège). Eddy Michel n'avait pas accepté la séparation avec sa compagne et avait tué de plusieurs coups de couteau leurs deux enfants, Timothé (4 ans) et Jules (6 ans).
Ce sont des policiers du PAB (peloton anti-banditisme) qui sont intervenus en premier sur les lieux des faits en compagnie de deux policiers patrouilleurs.
A leur arrivée, le grand-père des enfants était sur le seuil de l'habitation et semblait abattu psychologiquement. L'intervention du PAB a permis de sécuriser les lieux, les services de police pensant à cet instant que l'auteur des faits était toujours à l'intérieur de la maison.Une policière a tenté de réanimer Timothé par un massage cardiaque. "Tim, reste avec moi, petit bonhomme", a-t-elle crié. Mais la manœuvre était désespérée.
Les médecins urgentistes intervenus ont d'emblée constaté qu'il n'y avait plus rien à faire pour les enfants. "Tant dans la première chambre que dans la seconde, un étage plus haut, il n'y avait plus rien à faire pour ces enfants, décédés d'un choc hémorragique. Ils présentaient de nombreuses plaies occasionnées au thorax par arme blanche. Il y avait énormément de sang dans l'escalier menant au second étage et les murs étaient éclaboussés", a précisé un médecin.
J'ai été prise par l'émotion durant cette intervention
Une infirmière urgentiste, en pleurs, a décrit devant la cour le côté inhabituel de cette intervention. "Les enfants étaient exsangues à notre arrivée et présentaient de nombreuses plaies. Sur le second enfant, il était impossible de déterminer le nombre de coups tellement c'était conséquent. J'ai été prise par l'émotion durant cette intervention. Cela dépasse ce qu'on voit habituellement. Nous avons été obligés d'annoncer à la mère les décès de ses deux enfants. J'ai fait appel aux services d'un psychologue pour dépasser les conséquences de cette intervention", a-t-elle précisé.
Les policiers du PAB ont confirmé la présence sur les lieux des faits d'une disqueuse (meuleuse d'angle), de couteaux de cuisine et d'une tenaille. Ces policiers ont également confirmé avoir participé aux premières manœuvres de réanimation posées sur les enfants. "En 17 ans dans la police, c'est la scène la plus affreuse que j'ai eue à vivre", a précisé un policier.
"Dans la deuxième chambre, en raison de traces de sang éparpillées dans la pièce, on peut penser qu'il y a eu une lutte", a détaillé un autre policier.Un dernier policier a confirmé qu'Eddy Michel avait pris la fuite après les faits. Il avait été intercepté alors qu'il se trouvait sur l'échangeur de Vottem vers 9h20.
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