Peu de temps après les deux explosions à l'aéroport de Bruxelles, le 22 mars au matin, la police a perquisitionné l'immeuble au n°4 de la rue Max Roos à Schaerbeek. C'est un chauffeur de taxi qui a renseigné cette habitation devant laquelle, quelques heures plus tôt, il s'était arrêté pour embarquer trois hommes et leurs lourdes valises pour l'aéroport. Lorsqu'une image des suspects prises par une caméra de surveillance avait été diffusée dans les médias, il avait reconnu ses trois passagers. Plus tard, le parquet révélera que 15 kilos d'explosifs TATP, des produits chimiques et une valise de clous servant à fabriquer des bombes, un drapeau de l'Etat islamique avaient été trouvés dans un appartement de l'immeuble lors d'une perquisition qui s'était prolongée jusque tard dans la nuit. Les lieux ont donc plus que vraisemblablement servi de lieu de conception des bombes ains que d'ultime planque aux frères Bakraoui ainsi qu'à Najim Laachraooui.
Des poubelles devant l'immeuble trahissaient la présence possible de locataires
Le lendemain des attentats, le bourgmestre de la commune Bernard Clerfayt avait indiqué que le bâtiment fouillé avait récemment changé de propriétaire et que celui-ci louait son logement à des "gens de passage". Il avait aussi indiqué qu'un riverain avait informé l'agent de quartier du comportement bizarre des occupants de l'appartement, et que suite à cela une enquête de quartier avait été ouverte.
Le journal L'Echo a pu s'entretenir avec cet agent de quartier, le dénommé Philippe Swinnen. "C'est exact qu'on m'avait prévenu d'un va-et-vient dans cet immeuble, explique-t-il. C'est a priori assez normal sur un chantier mais je suis allé vérifier pour savoir qui travaillait là. J'ai frappé à la porte. Je n'ai vu personne", rapporte-t-il à nos confrères.
Cependant, un autre signe de vie dans l'immeuble se manifeste à l'agent: des poubelles sont déposées sur le trottoir. L'agent n'a, selon L'Echo, pas souhaité dire si oui ou non il avait transmis ces informations à sa hiérarchie.
Odeur d'ammoniac ?
On imagine aisément que ce genre de choses suspectes doivent se produire des centaines voire des milliers de fois par an à Bruxelles et qu'elles ne révèlent pas nécessairement la présence de fabricants de bombe. Mais un journaliste américain du New York Times a rajouté un élément qui, lui, peut beaucoup plus faire penser, à une activité terroriste: une odeur âcre d'ammoniac qui régnait parfois près de l'immeuble. Une telle odeur peut trahir l'élaboration d'explosifs. L'agent Swinnen a démenti qu'une telle substance odoriférante ait été sentie près du bâtiment. "On a assez de travail en ce moment pour qu'en plus, un journaliste du 'New York Times', de l'autre côté de l'Atlantique, vienne salir notre honneur", a-t-il réagi, outré.
Vos commentaires