Malika El Aroud est libre. La femme d'un des assassins du Commandant Massoud, et dont l'autre conjoint était mort en Irak a retrouvé sa liberté après avoir purgé sa peine. Elle avait été condamnée en 2010 pour participation à un réseau terroriste. C'est une information exclusive RTL développée par Dominique Demoulin et Bruno Spaak pour le RTLINFO 19H.
On la surnomme la veuve noire. Son deuxième mari a assassiné le commandant Massoud deux jours avant les attentats du 11 septembre. "En tuant Massoud, il n'a fait que tuer un ennemi de l'islam, tout simplement. Ce n'est pas un terroriste", avait-elle déclaré. Malika El Aroud est soupçonnée de complicité mais acquittée au bénéfice du doute…
Sur internet, elle est devenue la principale propagandiste du djihad armé. La justice l’a rattrapée enfin en décembre 2008. Elle est alors arrêtée avec cinq autres personnes à la veille d’un sommet des chefs d’Etats européens et condamnée quelques mois plus tard à 8 ans de prison pour avoir dirigé un groupe terroriste. "Elle a toujours été liée, dans les milieux radicaux, à des gens qui avaient une violence extrême et qui ont commis des actes comme l’assassinat de Massoud. Elle a cru, je pense, qu’elle pourrait échapper aux tribunaux, mais elle a toujours été une personne dangereuse qui influençait les gens qui étaient radicalisés ou en passe de l’être", estime André Jacob, ancien responsable du service anti-terrorisme de la sûreté de l’Etat.
Malika El Aroud a purgé sa peine jusqu’au dernier jour, "à fond de peine", comme on dit dans le jargon. Le 8 décembre dernier, elle est sortie de la prison de Lantin en toute discrétion et sans conditions. "Je crois qu’une personne comme ça ne s’amende jamais. Peut-être qu’elle va prendre un profil pour éviter de se retrouver en prison, mais elle restera une égérie, quelqu’un qui va influencer défavorablement des gens susceptibles de faire des attentats ou d’aller faire le djihad", ajoute André Jacob.
Malika El Aroud s’était vue attribuer la nationalité belge en 2000. Une erreur manifeste pour celle qui a toujours appelé à la lutte violente contre l’Occident. Une erreur que la justice tente de corriger. En 2014, Malika El Aroud fait l’objet d’une procédure en déchéance de nationalité qui n’a toujours pas abouti. Cette affaire n’a pas été traitée avec beaucoup de diligence, reconnaît le parquet général de Bruxelles.
Aujourd’hui, un nouveau magistrat a été désigné et espère boucler l’affaire début 2017. En attendant, l’égérie des djihadistes est libre de ses mouvements et de ses propos violents, qu’elle n’a jamais renié.
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